Faire un bon usage du micro-ondes

Patrick Piro  • 13 octobre 2011 abonné·es

Que faire ?

Eh, tu te souviens de la fois où tu as voulu nous faire un rôti au micro-ondes ? Ça le renfrogne, Pasquale, quand on lui rappelle le fiasco : pas cuit à cœur, froid dehors, chaud entre les deux, et sec. Au début des ­années 1980, il n’était pas le seul mâle à s’être laissé enfariner par les VRP du magnétron. Le micro-ondes, révolution des urbains speedés !

Pasquale ne croit guère aux fables sur les molécules « cassées » ou rendues « cancérigènes » par les ondes : ce sont ses papilles qui protestent. Il a balancé le livre de recettes livré avec l’engin. Avec le micro-ondes, c’est plutôt : « Que ne pas faire ? » Une litanie d’évitements : pas de métal dedans, ni certaines faïences, pas le bol en terre de Colombie, ni les assiettes dorées de belle-maman, sans parler des biberons en plastique au bisphénol toxique qu’utilisait Léonie (mais bon, on ne savait pas). Du coup, exit tous les récipients plastiques, on ignore avec lesquels des molécules peuvent migrer sous l’effet de la chaleur.

Le biberon encore : un jour, on a brûlé les lèvres de Melfrid (on aurait dû bien secouer avant, la température est rarement homogène…). Plus question non plus de faire bouillir de l’eau, il y a parfois des ébullitions spontanées à la sortie. Ni de décongeler un steak avec : c’est plus malin de le placer dans le frigo, ça lui cède du froid (mais faut y penser à l’avance…).
Le micro-ondes, Pasquale se contente donc d’y réchauffer son frichti et son thé. Rapide, c’est une casserole de moins à laver, et efficace question énergie (pour de petites quantités) car il y a peu de déperditions. À propos : les fameuses « fuites » d’ondes ! Des mesures sérieuses montrent qu’elles sont insignifiantes, même avec un vieux modèle, pourvu que la porte ne soit pas endommagée. Quoi qu’il en soit, à 30 cm de distance, on est tranquille.

Au fait Léonie, utilise ton oreillette avec le téléphone mobile : les micro-ondes, tu te les appliques à bout portant sur la cervelle.

Pourquoi ?

Revenons à la physique : le magnétron du four provoque une agitation des molécules d’eau, dont le frottement échauffe les aliments. Mais à faible profondeur seulement, et ça dessèche : pour la cuisson, c’est nul. Avec l’inconvénient d’échauffer tout ce qui comporte du métal (visible ou non), voire d’y provoquer des arcs électriques. En revanche, l’enveloppe métallique intérieure (dont les « mailles » de la porte vitrée) forme une cage « de Faraday » qui confine les ondes.

Comment ?

-Plein d’infos honnêtes sur le site des agences de santé suisse et canadienne : www.bag.admin.ch et www.cchst.ca, chercher « four micro-ondes ».

  • Tests de fuites de l’engin : placez un téléphone mobile dedans et appelez-le, si ça sonne, c’est qu’il est perméable aux ondes ; ou bien écoutez s’il fait grésiller un poste de radio à proximité ; et encore : s’il fait frémir un bout de feuille d’alu scotchée contre le joint de la porte. Auquel cas, direction le réparateur ou le recyclage.
Le geste utile
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