Limiter les emballages

Pauline Graulle  • 6 octobre 2011 abonné·es

Que faire ?

Pas facile de repérer les produits les moins emballés quand on contemple un rayon de supermarché. Il existe néanmoins quelques astuces (de bon sens) pour acheter – et donc jeter – moins d’emballages : acheter plus grand (une bouteille d’eau d’1,5 litre plutôt que deux petites, 3 kg de riz que vous conserverez ensuite dans des pots en verre, etc.), choisir des produits concentrés et rechargeables (lessive, nettoyant des sols, etc.), éviter les sachets cuisson et les aliments empaquetés en doses individuelles, acheter en vrac plutôt qu’en barquette, refuser les sacs inutiles (pourquoi ne pas coller directement l’étiquette de prix sur la peau de votre régime de bananes ?)… Vous pouvez aussi faire une croix sur certains produits. Par exemple, les gels douche, qui génèrent 474 à 861 grammes de déchets par an et par personne, contre 3 à 71 g pour le savon. En général, mieux vaut faire ses courses au marché du coin plutôt qu’à l’hyper, préférer les contenants recyclables (à titre d’exemple, le taux de recyclage du verre est de 80 %, contre 22,5 % pour le plastique), et bien sûr… consommer moins.

Pourquoi ?

Mauvaise nouvelle : le volume des déchets augmente, du fait de l’augmentation du nombre d’habitants et de l’évolution des modes de vie (l’individualisation et la déstructuration des repas, par exemple). Bonne nouvelle : le tonnage, lui, diminue depuis la fin des années 1990 grâce au tri sélectif réalisé par 8 Français sur 10, et au traitement des déchets ménagers, en amélioration constante.

Toutefois, les Français, qui utilisent encore chaque année 100 milliards d’emballages ménagers, représentant plus de 4 millions de tonnes de déchets, ont des progrès à faire. D’autant que se passer d’emballages est non seulement moins polluant pour la nature mais aussi meilleur pour la santé. Certains plastiques contiennent en effet des phtalates, qui nuisent à la fertilité humaine, et des chercheurs viennent de découvrir des traces de dérivés d’hydrocarbure dans certains cartons d’emballage.

Concluons en rappelant que, si la lutte contre le suremballage est individuelle, elle est aussi – et surtout – politique. La tentation de l’industrie est grande de succomber au suremballage, un beau « packaging » pouvant à lui seul déclencher l’acte d’achat… Depuis 1992, une série de décrets confie aux entreprises la responsabilité de contribuer à l’élimination et au recyclage de l’ensemble des déchets produits par les emballages. Avec un taux de tri et de recyclage des emballages ménagers de 64 %, on est, hélas, loin des recommandations du Grenelle de l’environnement, qui avait fixé l’objectif à 75 % dès 2012.

Comment ?

-Plus d’infos sur le site du Conseil national de l’emballage, association créée en 1997 pour élaborer et promouvoir de meilleures pratiques de l’emballage : www.conseil-emballage.org.

-Voir aussi les évolutions en matière de recyclage sur : www.ecoemballages.fr.

Le geste utile
Temps de lecture : 2 minutes