Adhérer à une accorderie

Thierry Brun  • 26 janvier 2012 abonné·es

Que faire ?

La première accorderie française a ouvert ses portes dans un local situé au pied de deux tours, dans le XIXe arrondissement de Paris. Ce système d’échange de services d’un nouveau genre a enregistré l’adhésion de 150 accordeurs en quelques mois dans ce quartier populaire, où des personnes de tous horizons coopèrent entre elles et font vivre un outil social désormais indispensable. Trois autres accorderies vont voir le jour dans Paris, bien plus sur l’ensemble du pays. Le principe est simple : une adhésion gratuite à l’accorderie donne accès à des offres de services à la condition de mettre à la disposition des autres membres ses compétences et savoir-faire.

Ce n’est pas du bénévolat : l’échange repose sur le temps et non sur l’argent. Une heure de service rendu vaut une heure de service reçu. On dispose pour cela d’un ou plusieurs chèques temps ou d’un site Internet pour enregistrer l’échange dans une banque de temps. Ainsi, Marie m’initie à la cuisine, j’aide Karim à repeindre son salon et Karim donne un coup de main à Marie sur un projet de création d’entreprise. Pour ma part, je peux aussi proposer à Marie quelques cours d’informatique, mais, bien sûr, l’accordeur n’est pas obligé de s’adresser à la personne qui l’a déjà aidé. Dans le cas de l’accorderie du XIXe arrondissement, une centaine de services sont proposés par les adhérents.

Pourquoi ?

L’Accorderie a été lancé par la Fondation Macif, mutuelle d’assurances bien connue, en partenariat avec le Réseau Accorderie du Québec. Ce système d’échanges, né au Québec en 2006, très proche des réseaux d’échange réciproque de savoirs (voir GU du 2 décembre 2010, n° 1129), rend accessibles des solutions auxquels n’ont pas accès des personnes en situation de pauvreté ou d’isolement. L’objectif est de créer de nouvelles formes de solidarité entre habitants d’un même quartier qui se regroupent pour échanger entre eux des services sans aucune contrepartie financière. L’Accorderie a aussi pour fonction de favoriser la mixité sociale et de créer des emplois, comme c’est le cas à Paris. Les villes intéressées, ainsi que l’État, apportent leur contribution à ce réseau. L’accorderie du XIXe arrondissement de Paris est une initiative de la Régie de quartier, pilotée par la Fondation Macif. Elle a obtenu des subventions de la Ville de Paris et de l’État.

Comment ?

-Les premières accorderies ont ouvert leurs portes à Paris et à Chambéry (Savoie). La Fondation Macif indique qu’une dizaine d’autres vont voir le jour en 2012, pour la plupart avec l’aide des collectivités.

-Si l’on veut créer ou adhérer à une accorderie, on peut se renseigner sur le site www.accorderie.fr ou écrire à l’adresse suivante : contact@accorderie.fr

Le geste utile
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