José Bové refait campagne

Il est dans son jus, au milieu de ses potes de la Confédération paysanne réunis à Caen vendredi 3 février, en convention sur l’avenir de l’agriculture, ou bien dans cette ferme de Bourgeauville, où l’on se bat contre le projet de construction d’un golf qui ­soustraira des terres à leur vocation agricole.
José Bové est en déplacement aux côtés d’Eva Joly, ravie de caresser un mufle bovin en sa compagnie. Oublié, le soutien appuyé de l’ex-syndicaliste à Nicolas Hulot lors de la primaire d’EELV, il est aujourd’hui l’un des porte-parole de la candidate, et c’est l’écologie politique qui est en péril avec Eva Joly à moins de 5 % dans les sondages. « Il faut se battre pour lui assurer un score honorable. » Petite contrition au passage : « EELV a tiré tous azimuts dans cette campagne, sans ligne précise. Mais aujourd’hui, on entre vraiment dans la campagne. »

La secrétaire nationale, Cécile Duflot, a battu le rappel : les cadres du parti vont se montrer sur le terrain. Bové se dit disponible « pour faire le boulot », et il a récemment parlé avec Hulot : il est question que l’animateur monte au créneau pour muscler la défense de l’écologie. Mais pas dans le sillage de Joly…
Candidat à la présidentielle en 2007, Bové se remémore la confusion entretenue par la noria de « conseillers » qui l’entouraient. Ses conseils à Eva : « Ne joue pas de rôle, reste toi-même, montre qui tu es. » Selon lui, l’heure est venue pour la candidate d’exprimer toute la richesse de son vécu –  « c’est sa force… »  –, et de montrer au public ses qualités, « une vraie sincérité, du courage, de la spontanéité » .