Parti socialiste : redresser les finances publiques
dans l’hebdo N° 1190 Acheter ce numéro
François Hollande accorde une place très importante au retour de la croissance dans son programme Le changement, c’est maintenant, ainsi qu’au respect des critères budgétaires européens fixés par le Pacte de stabilité et de croissance (traité d’Amsterdam). Mais la « grande réforme fiscale » promise dans les 60 engagements du candidat socialiste à la présidentielle s’intéresse peu à la « société écologique » défendue par Europe Écologie-Les Verts. Elle s’inscrit surtout dans l’application de la règle d’or d’équilibre des finances publiques, ce qui signifie le maintien d’une austérité très défavorable pour les systèmes sociaux, et une dette publique qui reste entre les mains des marchés financiers.
Le candidat Hollande s’engage aussi à renégocier « le traité européen issu de l’accord du 9 décembre 2011 » et à réorienter le rôle de la Banque centrale européenne pour qu’elle crée des obligations européennes, mais sans remettre en question le traité de Lisbonne ni le « pacte de compétitivité » constitué de directives européennes renforçant le Pacte de stabilité et l’austérité budgétaire.
La réduction des déficits publics passe par une remise en cause des « cadeaux fiscaux » et des « multiples “niches fiscales” accordés depuis dix ans aux ménages les plus aisés et aux plus grosses entreprises » . Le programme contient la fusion très décriée de l’impôt sur le revenu et de la CSG, alors que les proches de François Hollande n’y voient plus une priorité tant cette mesure est complexe et met en cause le financement de la protection sociale.
Le candidat socialiste veut aussi instaurer « un remboursement des aides publiques reçues » pour les entreprises qui se délocalisent, et mettre en place « trois taux d’imposition différents sur les sociétés : 35 % pour les grandes, 30 % pour les petites et moyennes, 15 % pour les très petites ». Les bénéfices des banques verront leur imposition augmenter de 15 % et ne devront plus exercer dans les paradis fiscaux. Enfin, une taxe « sur toutes les transactions financières » est proposée dans un des engagements, pour aller plus loin que la taxe « peau de chagrin » de Nicolas Sarkozy. La réforme permettra de dégager « 29 milliards d’euros de recettes supplémentaires » .