Peut-on choisir sa mort ?

Nicolas Sarkozy est contre une évolution de la loi sur l’euthanasie, François Hollande pour. Le débat est relancé.

Ingrid Merckx  • 16 février 2012 abonné·es

Le droit de mourir est-il de droite ou de gauche ? Nicolas Sarkozy s’est déclaré contre une évolution législative sur la fin de vie et l’euthanasie. François Hollande pour une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité » mais « dans des conditions précises et strictes » (proposition 21). La nuance est ténue car elle suppose pour l’un de laisser en l’état la loi, laquelle autorise des « exceptions d’euthanasie » , pour l’autre que le texte voté en 2005 évolue. Son auteur, Jean Leonetti (UMP), estime que François Hollande soutient « la légalisation de l’euthanasie » , alors que la loi autorise déjà à bénéficier d’une « assistance médicalisée » , et que le terme « dignité » varie en fonction des individus. Selon Jean Leonetti, « les conditions strictes et précises » évoquées par le candidat socialiste signeraient la fin d’un régime d’exception.

La législation actuelle interdit ­l’euthanasie mais également l’acharnement thérapeutique. Le patient peut exiger l’arrêt de son traitement, rédiger des « directives anticipées » ou les confier à une « personne de confiance » . Les soignants peuvent « laisser mourir » mais n’ont pas le droit d’administrer des substances ­entraînant le décès. Les professionnels des soins palliatifs estiment que la loi répond à la quasi-totalité des cas et que le problème vient de son non-respect, du manque d’information des soignants et du faible développement des soins palliatifs – seuls 20 % des patients en bénéficient, selon l’Igas. L’Association pour le droit de mourir dans la dignité évalue de son côté à près de 20 000 le nombre d’euthanasies clandestines chaque année. Mais, rappelle la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, quand on soulage la douleur ou l’angoisse, « la demande cesse »

Société
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