Parutions

Politis  • 26 avril 2012 abonné·es

Pour être socialiste

Les éditions Albin Michel ont eu la bonne idée de rééditer un texte de Léon Blum publié la première fois en 1919. Le futur président du Conseil du Front populaire n’a pas encore acquis une grande notoriété, mais il est déjà une voix écoutée de ceux qui garderont « la vieille maison », autrement dit la SFIO, au lendemain de la scission du Congrès de Tours, en décembre 1920. Blum s’adresse à la jeunesse. En lisant ce précis du socialisme réformiste, et en songeant à notre actualité, on mesure l’évolution. Comme le note André Comte-Sponville dans la préface, le discours touche « aux sentiments et à l’éthique davantage qu’à la politique ou à l’économie ». « Vous écouterez l’appel généreux et chaud de votre cœur », lance Blum, alors âgé de 47 ans, à ses jeunes lecteurs.

Sans le latin…

« Sans le latin, sans le latin » : c’est sous les auspices de Brassens que l’Association le latin dans les littératures européennes (Alle), fondée en 2008 par des professeurs de classes préparatoires de Louis-­le-Grand et d’Henri-IV, présidée par Cécilia Suzzoni, publie un recueil de conférences qui défendent toutes à leur façon l’intérêt d’un enseignement dynamique et démocratique du latin, au service des autres disciplines, et contre la casse organisée des humanités.

Parmi les auteurs, on retrouve le poète Yves Bonnefoy, qui signe la postface, Pierre Manent, Rémi Brague, Michel Deguy, Yves Hersant… Un ouvrage militant et érudit qui montre que nos grands écrivains européens sont avant tout des amoureux de la lingua mater. On trouvera de nombreuses informations sur le site très actif de l’association, www.sitealle.com.

Vacarme, n° 59

Troisième numéro de la nouvelle formule, désormais en format « de poche », le Vacarme de ce printemps 2012 s’ouvre par une intervention collective de nombreux membres du comité de rédaction, intitulée : « Nous ne ferons pas la guerre de la laïcité ». Et de déplorer l’utilisation nauséabonde de la laïcité, « devenue un instrument d’agression de la minorité musulmane ».
Outre le « cahier » dédié à l’art et à la littérature (avec un texte du grand écrivain bosnien Ozren Kebo), et un passionnant entretien avec le géographe marxiste américain David Harvey, on lira avec bonheur le « chantier » sur Sarajevo aujourd’hui – et les Sarajéviens – à l’occasion des 20 ans de la guerre qui a ravagé le Bosnie et dont les effets se font encore ressentir. Un bien beau 59e Vacarme !

Idées
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Désoccidentalisez… il en restera bien quelque chose !
Essais 5 décembre 2025 abonné·es

Désoccidentalisez… il en restera bien quelque chose !

À travers deux ouvrages distincts, parus avec trente ans d’écart, le politiste Thomas Brisson et l’intellectuel haïtien Rolph-Michel Trouillot interrogent l’hégémonie culturelle des savoirs occidentaux et leur ambivalence lorsqu’ils sont teintés de progressisme.
Par Olivier Doubre
Appel des intellectuels de 1995 : « Bourdieu a amendé notre texte, en lui donnant une grande notoriété »
Entretien 4 décembre 2025 abonné·es

Appel des intellectuels de 1995 : « Bourdieu a amendé notre texte, en lui donnant une grande notoriété »

L’historienne Michèle Riot-Sarcey a coécrit avec quatre autres chercheur·es la première version de l’Appel des intellectuels en soutien aux grévistes, alors que le mouvement social de fin 1995 battait son plein. L’historienne revient sur la genèse de ce texte, qui marqua un tournant dans le mouvement social en cours.
Par Olivier Doubre
L’Appel des intellectuels en soutien aux grévistes de 1995, tel que rédigé initialement
Histoire 4 décembre 2025

L’Appel des intellectuels en soutien aux grévistes de 1995, tel que rédigé initialement

Ce texte fut ensuite amendé par certains militants et grandes signatures, en premier lieu celle de Pierre Bourdieu. Mais les cinq rédacteurs de sa première version – qu’a retrouvée Michèle Riot-Sarcey et que nous publions grâce à ses bons soins – se voulaient d’abord une réponse aux soutiens au plan gouvernemental.
Par Olivier Doubre
Romane Bohringer : « Les mères défaillantes ont besoin de soins, pas d’être jugées »
Entretien 3 décembre 2025 abonné·es

Romane Bohringer : « Les mères défaillantes ont besoin de soins, pas d’être jugées »

Dans Dites-lui que je l’aime, adaptation très libre du livre éponyme de Clémentine Autain, aussi présente dans le film, la réalisatrice rend hommage à des femmes, leurs mères, dans l’incapacité d’exprimer leur amour à leur enfant. Elle explique ici comment elle a construit son film à partir du texte de l’autrice, en qui elle a reconnu un lien de gémellité.
Par Christophe Kantcheff