Autogérer son immeuble

Claude-Marie Vadrot  • 31 mai 2012 abonné·es

Que faire

À condition de résider dans un immeuble ne dépassant pas une vingtaine d’appartements ou dans un lotissement d’une vingtaine de maisons individuelles, on peut décider collectivement de se passer des services d’un syndic professionnel. Cela implique que la majorité des copropriétaires se mettent d’accord et donc se réunissent en assemblée générale pour désigner l’un d’entre eux, à la majorité, comme « syndic bénévole ».

Condition nécessaire et suffisante pour exercer cette fonction : être copropriétaire. Cette élection, valable pour une période de trois ans renouvelable, confère au syndic bénévole toutes les prérogatives d’un professionnel et… tous les emmerdements inhérents à cette fonction !

Ce choix de l’autogestion ne dispense pas de la désignation d’un conseil syndical chargé de contrôler les comptes et les agissements du syndic, qui devra ouvrir un compte bancaire au nom de la copropriété. Ce « bénévole », si l’assemblée générale des copropriétaires en décide ainsi, pourra être remboursé de ses frais et même toucher une indemnité. Elle pourra être payée par le placement des sommes relatives aux appels de fonds, petite « gratte » que s’octroie en général et en douce le syndic professionnel…

En cas d’erreur, les mêmes risques sont encourus par la copropriété autogérée que dans le cas d’un syndic professionnel. Il est donc conseillé de prendre une assurance, dont le montant n’atteindra jamais, de toute façon, les 3 000 à 5 000 euros (minimum) que coûte en moyenne un cabinet de gestion.

Pourquoi

Pour au moins deux raisons. Pour les économies réalisées sur les honoraires d’un syndic professionnel et le pourcentage qu’il perçoit, tout à fait légalement, sur tous les travaux réalisés. Le forfait exigé par un syndic professionnel peut atteindre 8 % de la facture annuelle, et ce qu’il perçoit sur les travaux exceptionnels (surveillance des travaux, ravalement, réfection de cage d’escalier, pose d’un ascenseur, etc.) peut varier de 1 à 4 % selon la « force de négociation » de l’assemblée générale de la copropriété.

Ensuite, dans une petite communauté de résidents, cela permet de travailler et de vivre ensemble, de faire connaissance, de créer du lien social… Et d’en faire profiter les locataires éventuels, qui paieront moins de charges.

Autre économie : la location d’une salle pour l’assemblée générale, celle-ci pouvant être organisée dans l’un des appartements. Enfin, hors du système des délibérations prévues à l’avance par le logiciel de gestion d’un cabinet, les copropriétaires seront à l’abri des pressions et pourront décider souverainement des travaux et des améliorations nécessaires.

Comment

-www.gere-ta-copro.com
-www.syndic.benevole.over.blog.com
-www.asib.fr (association des syndics d’immeuble bénévoles).

Le geste utile
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