Un gouvernement « hollandais » avant tout
Un gouvernement « hollandais » avant tout. Le premier gouvernement de François Hollande confirme l’habileté politique du nouveau président.

Le premier gouvernement de François Hollande confirme l’habileté politique du nouveau président. Sur la forme, il n’y a pas grand-chose à redire. Les équilibres politiques sont respectés, le renouvellement est très important et la parité respectée. En outre, avec 34 membres seulement, le gouvernement n’est pas pléthorique.
Equilibre. En dépit du refus de Martine Aubry de participer à un gouvernement qu’elle ne dirigerait pas, toutes les sensibilités du PS sont représentées, de Manuel Valls à Benoît Hamon ; on compte deux ministres issus d’EELV (Cécile Duflot et Pascal Canfin) et autant du PRG (Christiane Taubira et Sylvia Pinel). Les très proches de François Hollande trustent néanmoins les postes majeurs dans les domaines économiques et sociaux – Pierre Moscovici, qui fut son directeur de campagne, hérite de Bercy, Marisol Touraine des Affaires sociales et de la santé, Michel Sapin du Travail, de l’emploi et du dialogue social, Stéphane Le Foll de l’Agriculture et de l’agro-alimentaire –, à quoi on peut ajouter l’Education (Vincent Peillon), les Affaires européennes (Bernard Cazeneuve), l’Intérieur (Manuel Valls, qui fut en charge de la communication du candidat), la Culture (Aurélie Filippetti) ou l’Ecologie et le développement durable (Nicole Bricq).
Renouvellement. Numéro deux du gouvernement avec le portefeuille du ministère des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ancien Premier ministre, fait figure d’exception puisque 30 des 34 nommés n’ont aucune expérience ministérielle. Ceux qui craignaient le retour des vieilles barbes ont été entendus.
Parité. Comme cela avait été annoncé durant la campagne, le gouvernement est paritaire : sur les 34 ministres, on compte 17 femmes. Mais, le 8 mars, François Hollande n’avait pas caché non plus que si le fait d’avoir autant de femmes que d’hommes était « un bon principe » , cela ne voulait « pas dire que les responsabilités seront les mêmes » . Dans les ministères régaliens on ne trouve donc qu’une femme, Christiane Taubira (PRG, Justice) quand en 2007 Nicolas Sarkozy avait confié à des femmes la Défense (Alliot-Marie), la justice (Dati) et l’économie (Lagarde).
Resserré. François Hollande avait refusé de s’engager sur la promesse d’un gouvernement resserré. Tout au plus avait-il évoqué « 15 grands ministres ». Son premier gouvernement compte finalement 18 ministres et 16 ministres délégués. Soit un effectif d’un poste supérieur à celui du dernier gouvernement Fillon. En revanche, ce gouvernement ne compte aucun secrétaire d’Etat. Ce qui limite la portée de la baisse des rémunérations des ministres qui sera décidée demain en conseil des ministres. Celle-ci sera de 30 %, a confirmé Jean-Marc Ayrault sur France 2. Tous ceux dont les attributions auraient valu auparavant un simple poste de secrétaire d’Etat ne ressentiront pas trop cette diminution.
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