La SNCF veut rouler low cost

En toute discrétion, le Parlement européen a adopté une refonte du paquet ferroviaire : dérégulation à tous les étages.

Pauline Graulle  • 12 juillet 2012 abonné·es

C’était le 3 juillet. Dans l’hémicycle rouge et or, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, prononçait un discours de politique générale qu’il avait voulu très « social ». Au même moment, un nouvel accord pour libéraliser le rail en Europe était voté par une bonne partie des eurodéputés socialistes, dans un autre hémicycle, bien plus à l’abri des regards, celui de Strasbourg.

L’objectif de l’Union européenne est clair : créer un espace ferroviaire unique en levant « la surveillance réglementaire et les obstacles à la concurrence ». Au menu de cette refonte : l’ouverture des marchés et la dérégulation à tous les étages, les opérateurs nationaux historiques, comme la SNCF, étant mis en concurrence avec d’autres compagnies européennes… La France dispose d’un an et demi pour transposer le texte. Juste le temps pour la SNCF de commencer à lancer des offres « low cost » pour faire baisser ses coûts de 30 à 40 % et être plus compétitive. Au printemps 2013, le projet « Aspartam » devrait ainsi proposer quotidiennement trois allers-retours Marne-la-Vallée-Lyon-Marseille ou Montpellier. Les billets (à moins de 25 euros, mais non remboursables et échangeables contre paiement) seront vendus uniquement sur Internet, le deuxième bagage sera payant, et la restauration supprimée à bord. Côté personnels, les agents devront accroître leur productivité. Les syndicats dénoncent déjà une dégradation des conditions de travail. Joies de la libéralisation !

Société
Temps de lecture : 1 minute