Parutions de la semaine

Politis  • 25 octobre 2012 abonné·es

À qui profite le protectionnisme ?

Jean Jaurès, Les petits matins, 94 p., 5 euros.

Les éditions Les petits matins, en partenariat avec Alternatives économiques, proposent une « relecture » (titre de cette nouvelle collection) de trois discours de Jean Jaurès prononcés au Parlement en 1887, 1894 et 1897, qui illustrent sa maîtrise peu commune de l’art oratoire et surtout les contradictions qui l’habitaient.
Libre-échange ou protectionnisme ? Jaurès estimait cette alternative trop simpliste pour penser l’enjeu majeur de la redistribution des richesses. Il est certes un adversaire résolu d’un libre-échange qui profite avant tout aux grands propriétaires terriens et aux spéculateurs, mais il ne se range pas pour autant aux côtés des partisans du protectionnisme… Un petit livre remarquable.

La Performance totale : nouvel esprit du capitalisme ?

Florence Jany-Catrice, Presses universitaires du Septentrion, 176 p. 15 euros.

Benchmarking, new public management, quantification, rentabilité, etc. Ces termes devenus familiers donnent une cohérence au régime de « performance totale » qui accompagne le capitalisme contemporain.
Dans cet ouvrage incontournable, l’économiste Florence Jany-Catrice, qui dirige la Revue française de socio-économie, défend la thèse qu’il existe une tendance structurelle à ce que les organismes, les États et les individus se conforment à ladite « performance totale ».

L’Afrique noire est mal partie

René Dumont, préfaces d’Abdou Diouf et de Jean Ziegler, Seuil, 311 p., 20 euros.

Lors de sa première parution il y a cinquante ans, ce livre majeur de l’agronome René Dumont fit scandale parce qu’il défendait le développement d’une agriculture vivrière locale en Afrique subsaharienne pour éradiquer la faim, contre les « exploiteurs de la paysannerie ».
Celui qui fut, en 1974, le premier candidat écologiste à la présidentielle, et un infaillible soutien de l’hebdomadaire Politis jusqu’à la fin de sa vie, a publié une œuvre prophétique, riche d’informations sur l’époque de la décolonisation africaine, d’une actualité étonnante.

Idées
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Caroline Chevé : « La situation en cette rentrée scolaire est très inquiétante »
Entretien 1 septembre 2025 abonné·es

Caroline Chevé : « La situation en cette rentrée scolaire est très inquiétante »

C’est l’un des nouveaux visages du monde syndical. La professeure de philosophie a pris la tête de la FSU, première fédération syndicale de l’enseignement, au début de l’année. C’est dans ce nouveau rôle qu’elle s’apprête à vivre une rentrée scolaire et sociale particulièrement agitée.
Par Pierre Jequier-Zalc
Violences sexuelles : et si le « oui » ne valait rien ?
Idées 28 août 2025 abonné·es

Violences sexuelles : et si le « oui » ne valait rien ?

L’inscription de la notion de consentement dans la définition pénale du viol a fait débat l’hiver dernier à la suite du vote d’une proposition de loi. Clara Serra, philosophe féministe espagnole, revient sur ce qu’elle considère comme un risque de recul pour les droits des femmes.
Par Salomé Dionisi
Insaf Rezagui : « La France pourrait être poursuivie pour complicité si elle continue de soutenir Israël »
Entretien 27 août 2025

Insaf Rezagui : « La France pourrait être poursuivie pour complicité si elle continue de soutenir Israël »

Alors que l’Assemblée générale de l’ONU se réunit en septembre et que le génocide perpétré par Israël à Gaza se poursuit, la docteure en droit international public Inzaf Rezagui rappelle la faiblesse des décisions juridiques des instances internationales, faute de mécanisme contraignant et en l’absence de volonté politique.
Par Pauline Migevant
Le ressentiment, passion triste et moteur des replis identitaires
Société 29 juillet 2025

Le ressentiment, passion triste et moteur des replis identitaires

Dans ce texte puissant et lucide, l’historien Roger Martelli analyse les racines profondes d’un mal-être né des blessures sociales et de l’impuissance à agir. À rebours des discours simplificateurs, il en retrace les usages politiques, notamment dans la montée des extrêmes droites, qui savent capter et détourner cette colère refoulée vers l’exclusion et la stigmatisation de l’autre.
Par Roger Martelli