Difficile amnistie

Les sénateurs communistes tentent d’obtenir l’amnistie des militants syndicaux et associatifs condamnés avant le 6 mai 2012.

Michel Soudais  • 28 février 2013 abonné·es

Amnistier les délits et sanctions pour des faits commis lors de mouvements sociaux ? L’idée avait été avancée par Jean-Luc Mélenchon, lors de sa campagne législative. Le coprésident du Parti de gauche avait assuré, à l’issue d’une rencontre avec François Hollande, le 5 juin à l’Élysée, que le nouveau Président y était favorable. L’amnistie était une tradition après chaque élection présidentielle. Nicolas Sarkozy y a mis fin en 2007. Mais rien ne s’opposait à ce que son successeur la réactive. Il n’en a rien fait.

Les sénateurs communistes ont donc déposé une proposition de loi visant à « amnistier les faits commis à l’occasion de conflits du travail, d’activités syndicales ou de mouvements collectifs revendicatifs, associatifs ou syndicaux, relatifs aux problèmes liés à l’éducation, au logement, à la santé, à l’environnement et aux droits des migrants ». L’exposé des motifs rappelle le cas de « Xavier Mathieu [notre photo], délégué CGT de Continental, condamné […] pour avoir refusé un prélèvement ADN » ou celui « d’un membre de la Confédération paysanne, condamné […] *pour s’être opposé à la construction de l’EPR, en retirant des boulons sur un pylône en construction ». *Le Sénat devait en débattre** mercredi. Mais après son rejet en commission, du fait la défection d’un élu PRG de Corse, le résultat du vote n’était pas acquis. Les socialistes réclamaient notamment de circonscrire le texte aux faits postérieurs au déclenchement de crise, qu’ils datent du 1er septembre 2008. Face à ces frilosités, le Front de gauche avait appelé à un rassemblement devant le Sénat.

Société Police / Justice
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses
Décryptage 25 novembre 2025

L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses

112 plaignantes, 1 gynécologue… et 11 ans d’instruction. En 2027, le docteur Tran sera jugé pour de multiples viols et agressions sexuelles. Plaintes ignorées, victimes oubliées, délais rallongés… Cette affaire témoigne de toutes les lacunes de la justice en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Par Salomé Dionisi
« J’étais bloquée face à son pouvoir de médecin »
Entretien 25 novembre 2025 abonné·es

« J’étais bloquée face à son pouvoir de médecin »

Julia* fait partie des nombreuses patientes qui accusent le médecin gynécologue Phuoc-Vinh Tran de viols et d’agressions sexuelles. Treize ans après les faits, elle souhaite prendre la parole pour dénoncer les dégâts que causent les lenteurs de la justice.
Par Hugo Boursier
Elena Mistrello, autrice italienne de BD expulsée : « Ce contrôle des frontières concerne tout le monde, en premier lieu les migrants »
Entretien 25 novembre 2025

Elena Mistrello, autrice italienne de BD expulsée : « Ce contrôle des frontières concerne tout le monde, en premier lieu les migrants »

Après son expulsion forcée en Italie, Elena Mistrello, autrice de BD italienne dénonce dans Politis les moyens de contrôle, de surveillance et de répression déployés par l’État contre les personnes migrantes et les militants.
Par Pauline Migevant
« Nous, victimes du docteur Tran, perdues dans les limbes de la justice »
Justice 25 novembre 2025

« Nous, victimes du docteur Tran, perdues dans les limbes de la justice »

Au terme d’une dizaine d’années d’enquête, le docteur Tran comparaîtra devant la cour criminelle du Val-d’Oise en 2027 pour 112 viols et agressions sexuelles. Dans une tribune, quarante plaignantes alertent sur les délais de la justice.
Par Collectif