Tunisie : Accélération du calendrier électoral

Le gouvernement à majorité islamiste annonce la tenue d’élections pour octobre.

Denis Sieffert  • 14 mars 2013 abonné·es

Le scepticisme domine parmi les députés d’opposition à propos du calendrier présenté par la majorité islamiste et le Premier ministre Ali Larayedh. Selon l’échéancier fixé par Ennahdha, des élections générales auraient lieu le 27 octobre prochain. Ce qui suppose, selon le parti islamiste au pouvoir, que le débat constitutionnel soit achevé le 27 avril et que la constitution soit adoptée en juillet. Une soudaine accélération à laquelle ne croient pas les partis d’opposition. Le débat sur la loi fondamentale semble en effet dans l’impasse. Plusieurs observateurs relèvent dans les médias, comme le journal en ligne la Presse, « que les passes d’armes entre les constituants du mouvement Ennahdha et ceux de la majorité des autres formations n’en finissent plus. Qu’il s’agisse de la nature du régime politique, des droits de l’homme ou du rôle de la religion et du sacré, les antinomies sont on ne peut plus tranchées ». Sauf à imaginer un passage en force qui aggraverait la crise politique, il est donc peu probable que les échéances annoncées soient tenues.

La majorité gouvernementale a-t-elle voulu mettre la pression sur l’opposition ? Ou bien délivrer un message à l’opinion ? Celle-ci paraît cependant moins préoccupée aujourd’hui par un débat constitutionnel qui s’éternise que par la situation économique et sociale qui s’aggrave. Au cours des dernières semaines, les prix des produits alimentaires de base ont considérablement augmenté, et le pouvoir d’achat est en baisse. Autre signal alarmant, qui n’est évidemment pas sans rapport avec la situation économique, la délinquance est en hausse. Comme un terrible symbole de la situation, un jeune vendeur à la sauvette a tenté de s’immoler par le feu, mardi matin, sur l’avenue Habib-Bourguiba, à Tunis. À Sidi Bouzid, dans le centre du pays, c’est par un geste semblable, qui avait coûté la vie à son auteur, que la révolution tunisienne avait commencé en décembre 2011.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

En Guyane, le mastodonte logistique de l’orpaillage illégal
Reportage 26 novembre 2025 abonné·es

En Guyane, le mastodonte logistique de l’orpaillage illégal

Près de 80 % des activités liées à l’extraction illicite de l’or en Guyane se concentrent sur le Haut-Maroni. Depuis la rive surinamienne, les garimpeiros – orpailleurs clandestins – ont édifié un système bien huilé pour exploiter le sol français.
Par Tristan Dereuddre
Orpaillage : le mercure, un poison pour la terre et les humains
Reportage 26 novembre 2025 abonné·es

Orpaillage : le mercure, un poison pour la terre et les humains

En fin de processus d’extraction, les orpailleurs illégaux utilisent de grandes quantités de mercure pour séparer la terre de l’or. Hautement toxique, ce métal lourd contamine non seulement l’environnement mais aussi les peuples du fleuve Maroni.
Par Tristan Dereuddre
« On ne pourra pas vaincre l’orpaillage illégal seulement par la répression »
Entretien 26 novembre 2025 abonné·es

« On ne pourra pas vaincre l’orpaillage illégal seulement par la répression »

Joël Sollier, procureur général de la République en Guyane, décrit l’organisation des réseaux d’orpaillage illégal sur le Haut-Maroni et les moyens à déployer pour une lutte efficace.
Par Tristan Dereuddre
Enfant de la guerre, Mohamed Bagary dénonce l’oubli du Soudan
Portrait 24 novembre 2025 abonné·es

Enfant de la guerre, Mohamed Bagary dénonce l’oubli du Soudan

Enfant d’El-Fasher, ville du Soudan aujourd’hui ravagée par les massacres, le trentenaire vit à distance la perte de son frère, le drame de sa famille et de son peuple. Depuis la France, il s’efforce de faire entendre une tragédie ignorée.
Par Kamélia Ouaïssa