Tunisie : La révolution fait du surplace
Deux ans après la chute de Ben Ali, la société est plus libre, mais le pouvoir islamiste tente d’imposer ses convictions sans apporter de solutions à la crise économique. Envoyé spécial à Tunis, Patrick Piro.
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Amal et Béchir sont amoureux et en colère. Ils ne demandent pas grand-chose : pouvoir louer un deux-pièces, manger normalement et sortir parfois boire des bières avec les copains. Comme ce soir-là, dans ce café animé de la rue de Marseille à Tunis. Amal étudie l’audiovisuel. Béchir est styliste, et son plan pour vivre avec son amie passe par Dubaï. Il a décroché un « précontrat » chez une multinationale de la fringue, où il débutera comme stagiaire. Il attend son visa. « Je vais gagner deux fois moins qu’un boulot équivalent ici, je ne pourrai pas rentrer au pays avant deux ans, nous allons souffrir, mais quelle autre voie ? La Tunisie, c’est mort ! » D’un petit job à l’autre, ils rassemblent chacun quelque 500 dinars par mois [^2]. « Il m’en reste 50 quand j’ai tout réglé, calcule Amal. Quand je veux me payer un jean, je jeûne… » Elle donne des coups de main à la préparation du Forum social mondial (FSM) qui se tient du 26 au 30 mars à Tunis.
En janvier 2011, Béchir jetait des pierres contre la police avec cette jeunesse qui a « dégagé » Ben Ali. Il a entendu siffler les balles. L’une d’elles a tué un de ses
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