Le PS a la sanction difficile

L’affaire Andrieux vient rappeler combien le parti peine à faire entrer dans le droit commun sa fédération des Bouches-du-Rhône.

Michel Soudais  • 30 mai 2013 abonné·es

Le verdict est à la mesure de la gravité des faits reprochés à Sylvie Andrieux. Le 22 mai, le tribunal correctionnel de Marseille a condamné la députée socialiste à un an de prison ferme et deux ans avec sursis, 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité. L’élue, fille d’un sénateur defferriste, elle-même parlementaire depuis 1997, était poursuivie pour avoir détourné dans les années 2000 plus de 700 000 euros de subventions de la Région Paca, dont elle fut vice-présidente de 1998 à 2009. Avant que Sylvie Andrieux annonce qu’elle faisait appel du jugement, Bruno Le Roux, patron des députés PS, lui demandait de « se mettre en retrait du groupe socialiste ». Non sans rappeler qu’elle n’en était pas membre mais « apparentée », et qu’elle avait été élue députée des Bouches-du-Rhône sans l’investiture socialiste. Pourtant, quelques heures plus tard, Harlem Désir lui demandait bien de « se mettre en congé du parti le temps de sa procédure en appel ».

Car si le 31 mai 2012, deux ans après sa mise en examen, le PS avait dû se résoudre à retirer à Sylvie Andrieux son investiture – son renvoi en correctionnelle venait de fuiter dans la presse –, cette sanction toute symbolique ne l’avait pas empêchée d’être réélue de justesse face au FN. Et de réintégrer pleinement le PS. Fin octobre, elle assistait au congrès de Toulouse comme déléguée de sa fédération. Une fédération, touchée par plusieurs affaires, dont celle des frères Guérini, que le parti s’avère incapable de remettre dans le droit commun. Le 19 mars, le bureau national du PS a voté sa mise sous tutelle. Deux ans après le rapport d’une commission interne, dont les préconisations n’ont guère été suivies. Comme le note le blog Renouveau PS13, « Jean-Noël Guérini est toujours président du conseil général, toujours membre du PS. Pire, depuis son fief, il manigance, orchestre le découpage électoral, distribue les emplois d’avenir. » Son successeur à la tête de la fédé, le député Jean-David Ciot, a été mis en examen le 5 mars pour recel de détournement de fonds publics. Le 9 avril, il était à côté de Thierry Mandon, porte-parole du groupe PS, et approuvait de la tête les propos de ce dernier dénonçant le « comportement irresponsable de quelques-uns » qui entache « la probité de l’ensemble des élus ». En pleine affaire Cahuzac…

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