Pour Clément Méric, les étudiants de Sciences Po se sont rassemblés

Les étudiants de Sciences Po ont tenu à se rassembler jeudi après-midi et ont entonné le Chant des Partisans.

Lena Bjurström  • 6 juin 2013
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Pour Clément Méric, les étudiants de Sciences Po se sont rassemblés
© photo : Lionel Bonaventure / AFP

Sciences Po, 7e arrondissement de Paris. En hommage à Clément Méric, décédé après son agression, hier, par des militants d’extrême droite, des étudiants et quelques enseignants se sont rassemblés, à midi, devant l’Institut de sciences politiques parisien, où le jeune homme étudiait.

L’atmosphère est lourde, et les caméras présentes en agacent plus d’un. Bertrand Delanoë et Harlem Désir passent, mais ne restent pas. Les murmures hostiles leur signalent peut-être qu’ils ne sont pas les bienvenus.

Un militant de l’Unef alpague les journalistes :

« C’est un rassemblement étudiant ! Est-ce que les élus et les caméras pourraient avoir la décence de se mettre au bout de la rue, s’il vous plait ? »

Quand la foule entonne le Chant des partisans, nombre de journalistes s’immobilisent et enregistrent les slogans suivants : « No Pasaran ! », « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartiers pour les fachos ! ».

Amalgames et « récupérations » ?

À 14h, dans le 20e arrondissement, le groupe Action Antifasciste Paris-Banlieue, dont faisait partie Clément Méric, rappelle que Clément n’était pas un bagarreur, et que ce jour-là, il allait juste s’acheter des vêtements. Conférence de presse rapide, ce sont les seules déclarations qu’ils feront à la presse aujourd’hui. « Nous rendrons hommage à notre camarade à 17h, sur les lieux de l’agression. Si vous voulez nous suivre, vous pouvez, mais nous ne ferons pas de commentaire. » Agacés par les amalgames, et les « récupérations politiques ».

Depuis hier, les déclarations d’hommes et femmes politiques et personnalités se sont en effet multipliées.

François Hollande condamne une agression à « caractère politique », Manuel Valls annonce quatre arrestations, dont l’auteur présumé des faits. Vincent Peillon estime qu’il faut dissoudre ces groupes extrémistes, les sénateurs CRC réclament la dissolution, tout comme EELV et le Front de Gauche, qui appelle à se rassembler à 18h30 à Paris. Marine Le Pen « assure », quant à elle sur RTL, que son parti « n’a aucun rapport » avec « ces actes inadmissibles et insupportables ».

Sur Twitter, l’homme d’affaire Pierre Bergé dénonce les conséquences de la « Manif’ pour tous » qui souffle sur les braises de l’extrême droite. Et Frigide Barjot déclare à I>Télé qu’elle portera plainte.

Harlem Désir, Anne Hidalgo, Bertrand Delanoë condamnent l’agression. Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Pierre Raffarin blâment les auteurs du crime. Et Bernard Debré, député UMP de la capitale, estime que cette agression est liée à « l’égarement idéologique de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche » mais aussi aux « jeux (vidéo) hyper violents »…

Secouée, la classe politique prend la parole. Pour le plus grand agacement de nombreux militants.

Politique
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