L’homme augmenté, c’est déjà demain

Qu’est-ce que le transhumanisme ? Un délire pour fans de science-fiction ou un champ de réflexions sur le vacillement de l’homme face au progrès ?

Ingrid Merckx  • 25 juillet 2013 abonné·es

Courir plus vite, voler, décupler ses forces et son intelligence, vivre plus longtemps ou créer un être vivant sans passer par la reproduction : depuis la nuit des temps, l’homme cherche à augmenter ses capacités. Mais plus la science progresse, plus les possibilités s’affolent. On peut aujourd’hui s’implanter des puces électroniques sous la peau, reproduire des organes et communiquer partout en quelques secondes. On pourra bientôt télécharger son esprit, serrer la main d’un cyborg et se soigner en continu grâce à des nanomédicaments. « Bienvenue en Transhumanie », annonce un ouvrage de Geneviève Ferone et Jean-Didier Vincent (Grasset). Mais qu’est-ce que le transhumanisme ? Un délire pour fans de science-fiction ou un champ de réflexions sur le vacillement de l’homme face au progrès ? À l’heure de la « révolution biotechnologique », émergent des  « utopies post-humaines ». Les frontières entre « recherche, futurologie et science-fiction deviennent poreuses », explique Cédric Biagini ( l’Emprise numérique ). Comment sera l’homme de demain ? Tous les transhumanistes se disent « technoprogressistes ». « Scientistes !  », décrètent leurs détracteurs. Quelles sont les limites à ne pas franchir ? Sommes-nous, comme le pense le biologiste Jacques Testart, à l’heure où il faut « freiner ou se résigner » ? Serions-nous tous déjà un peu transhumains ? À réfléchir avec Enki Bilal, qui dessine des hypothèses.