Végétaliser les murs

Ils préservent la biodiversité, régulent l’humidité et la chaleur…

Ingrid Merckx  • 5 septembre 2013 abonné·es

Que faire ?

Non, il ne s’agit pas de piquer du cannabis dans son papier peint mais d’aménager des plantations verticales sur un appui de fenêtre, un balcon, une terrasse, dans un jardin, une cour, une véranda et même sur des lampadaires, bancs ou abribus ! Il en existe de plusieurs sortes, selon qu’on est un particulier ou une entreprise, mais le principe est le même. Les racines des plantes et l’humidité qui s’en dégage ont tendance à endommager les façades, d’où la nécessité de poser sur le mur une structure verticale dans laquelle on pourra planter. Cela va du simple pot suspendu et de la plante grimpante au jardin vertical, en passant par des kits prévégétalisés, des plantes fixées sur du tissu horticole ou des doubles cloisons. Il faut donc d’abord bien imaginer son biotope en fonction de l’emplacement choisi et de l’évolution de la plantation (taille, espèces, parfums, couleurs…). D’une certaine façon, c’est un mur modulable.

Pourquoi ?

Pour des raisons esthétiques évidentes, mais pas seulement : les murs végétalisés ont un effet thermique et phonique, ils entrent dans la catégorie des « murs manteaux ». Ils ont aussi une fonction écologique et philosophique : cependant que les villes s’étendent, la nature (re) colonise l’architecture. Ils sont un élément d’écologie urbaine. Sous forme de corridors biologiques, ils préservent la biodiversité, régulent l’humidité et la chaleur, purifient l’eau et l’air, diffusent des parfums et peuvent accueillir différentes espèces d’oiseaux et d’insectes. Le Grand Lyon a installé un « mur antipollution » sur l’échangeur de Perrache. Le plus grand mur végétal
du monde – plus de 1 300 m2 – se trouve depuis 2010 à Milan Fiordaliso. L’inventeur du mur végétal est un botaniste français : Patrick Blanc.

Comment ?

  • Le plus simple est d’apposer sur la surface choisie un substrat inerte du type PVC, liège ou fibre de coco que l’on recouvre de mousse naturelle ou synthétique (feutrine) sur deux couches. On découpe ensuite la couche supérieure en carrés. On peut aussi utiliser un substrat non inerte (tourbe, compost, argile). On peut également partir du sol en faisant grimper des plantes sur un treillage (clématites, rosiers, jasmin, chèvrefeuille) ou directement sur le mur (lierre, vigne vierge). Le système d’arrosage le moins coûteux consiste à fixer un tuyau microporeux. Coût : environ 70 euros le mètre carré. Multiplier par 5 ou 10 pour l’équivalent dans le commerce.
    – Fournisseurs : jardinsdebabylone.fr ; verticalgardenpatrickblanc.com ; greenwall.fr ; mursvegetaux.com ; murmurevegetal.com ; sphaigne.com ; rootspaysages.fr
    – Fiches pratiques : murmurevegetal.com ; biodiversite-positive.fr ; parc-opale.fr/bibliotheque.

Le geste utile
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