Italie : Les berlusconiens divisés

Les ministres du Peuple de la liberté ont démissionné à contrecœur sur ordre du Cavaliere. Avec un risque de scission à droite.

Olivier Doubre  • 3 octobre 2013 abonné·es

Au moins vingt-cinq parlementaires du Peuple de la liberté (PDL), le parti de Silvio Berlusconi, ont, pour la première fois depuis l’arrivée en politique de leur mentor en 1994, désobéi à ses injonctions, le lundi 30 septembre, annonçant leur intention de (re)voter la confiance au gouvernement Letta. Depuis que le Sénat doit mettre en œuvre la procédure de déchéance de ses fonctions de sénateur, à la suite de sa condamnation définitive pour fraude fiscale, le Cavaliere ne sait plus quoi inventer pour tenter de sauver son siège. Et sa stature de leader de la droite italienne. Mais il est clair que ses manœuvres commencent à embarrasser de plus en plus l’aile modérée de son camp.

Si, dimanche 29 septembre, Berlusconi a bien obtenu de « ses » cinq ministres PDL leur démission immédiate afin de provoquer la fin du gouvernement d’union nationale (centre gauche-centre droit), dirigé depuis cinq mois par Enrico Letta, ceux-ci se sont exécutés… lentement. Par fidélité, mais sans aucun doute à contrecœur, n’excluant pas de redonner eux aussi leur confiance à Enrico Letta pour conserver leurs postes et, surtout, éviter un retour aux urnes alors que la loi électorale – très impopulaire – n’a toujours pas été modifiée. On voit donc de plus en plus de « berlusconiens » fatigués d’obéir… à Berlusconi ! Surtout, les intérêts personnels de ce dernier semblent désormais de moins en moins coïncider avec ceux d’une partie de la droite, qui préférerait rester au pouvoir, même avec le PD. Et pourrait bien décider de se séparer de lui.

Monde
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

Aux États-Unis, Donald Trump répand la peur des antifas
Reportage 29 octobre 2025 abonné·es

Aux États-Unis, Donald Trump répand la peur des antifas

En septembre, le président américain a qualifié le mouvement antifasciste d’organisation terroriste. Son positionnement est une escalade de plus en plus menaçante dans la bataille menée contre les militants de gauche du pays.
Par Edward Maille
Christian Tein : « Je pensais que l’époque des bagnards était révolue »
Entretien 28 octobre 2025 abonné·es

Christian Tein : « Je pensais que l’époque des bagnards était révolue »

Après un an de détention en métropole, le leader indépendantiste kanak revient sur sa situation et celle de la Kanaky/Nouvelle-Calédonie. Il dénonce l’accord de Bougival de l’été dernier et appelle à un accord qui termine le processus de décolonisation du territoire ultramarin.
Par Tristan Dereuddre
Aux États-Unis, « une esthétique de la peur au cœur de la médiatisation des expulsions »
Donald Trump 20 octobre 2025 abonné·es

Aux États-Unis, « une esthétique de la peur au cœur de la médiatisation des expulsions »

Chercheur spécialiste des expulsions forcées, WIlliam Walters décrypte la façon dont l’administration Trump organise sa politique migratoire. Il explique également comment la communication autour de ces pratiques violentes est présentée comme un « spectacle » pour le public américain.
Par Pauline Migevant
Comment Trump et les Gafam empêchent la résistance contre les expulsions forcées
Expulsion 20 octobre 2025 abonné·es

Comment Trump et les Gafam empêchent la résistance contre les expulsions forcées

L’application ICEBlock, qui permettait d’anticiper les raids des forces spéciales anti-immigration, a été fermée par Apple, en accord avec Donald Trump. Politis donne la parole à son développeur, en colère contre la trahison du géant américain.
Par Sarah Laurent