L’affaire « Léonarda » sème la zizanie à gauche
À gauche, l’expulsion de la jeune Léonarda déchaîne les passions. Quand le Parti de gauche demande purement et simplement la démission de Manuel Valls, le PCF estime, sans plus de précisions, que « la ligne rouge est franchie » , et Jean-Vincent Placé, figure de proue d’EELV, a signé la pétition d’Avaaz pour le retour de la collégienne en France tandis que Cécile Duflot, pourtant d’habitude prolixe sur le sujet des Roms, n’a pas tweeté de la journée…
Mais c’est au PS que le torchon brûle. Avec ceux, d’un côté, qui veulent clairement la tête de Manuel Valls .
Comme le secrétaire national du PS, du courant « Un monde d’avance », Frédéric Hocquard :
Manuel Valls qui justifie l'expulsion de #Leonarda ! Quand est qu'on prend une mesure d'éloignement du gouvernement à l'encontre de Valls ?
— Frédéric Hocquard (@Fredhoc) October 16, 2013
Le secrétaire national à la recherche du PS, Stéphane Delpeyrat, menace carrément de démissionner de la direction du parti « si rien n’est fait pour Léonarda » :
Manuel Valls ne doit pas s'entêter le PS ne se laissera pas gifler comme ça sinon nous n'en resterons pas là #Léonarda
— stephane delpeyrat-vincent (@delpeyrat) October 16, 2013
La députée de Paris Fanélie Carrey-Conte (elle aussi à la gauche du PS), sur son blog, estime que « le cas de Léonarda doit nous pousser à agir, et à nous poser toutes les questions » . Sous-entendu, même celle de la présence de Valls à l’Intérieur ?
Quant à Thierry Marchal-Beck, président des MJS, il signe dans le Huffington Post une tribune au vitriol intitulée : « 30 expulsions par jour, est-ce cela une politique de gauche ? »
D’autres, comme Bruno Leroux, le très modéré chef du groupe PS à l’Assemblée, ou Sandrine Mazetier, pour qui l’interpellation est « scandaleuse et injustifiée » , préfèrent prendre à parti le préfet du Doubs , qui « doit être convoqué et sanctionné » , écrit la vice-présidente de l’Assemblée nationale sur Twitter.
Le patron du Palais-Bourbon, Claude Bartolone, se contente de rappeler les grands principes, estimant, toujours sur Twitter, qu’ « il y a la loi. Mais il y a aussi des valeurs avec lesquelles la gauche ne saurait transiger. Sous peine de perdre son âme. #Léonarda » .
Et le journaliste Éric Dupin de conclure :
L'indignation socialiste autour de #Leonarda ou le retour émotif du refoulé de la mauvaise conscience à mener une politique droitière.
— Eric Dupin (@E_Dupin) October 16, 2013
Il faut bien Sigmund Freud pour comprendre les subtilités de la famille socialiste !
