Organiser un café citoyen

Que faire ?

« Peut-on rire de tout ? » Vous pourrez en débattre au Café citoyen honfleurais le 15 février. « Qu’est-ce qu’un citoyen aujourd’hui ? », s’est-on interrogé à la MJC de Gaillac le 19 novembre dernier, tandis que l’Arcadie de Nancy réunissait le 15 janvier autour du stress au travail. On compte près de cinquante de ces cafés citoyens en France, ralliés par près de 30 000 participants, et des initiatives semblables pointent en Belgique, en Italie, en Allemagne ou en Grèce. Ils sont nés en 1997 dans le sillage des cafés philo, qui ont accouché de plusieurs avatars – cafés science, cafés littéraires, cafés politiques, etc. – aux ambitions variées. Porteurs d’un projet bien conceptualisé, les fondateurs du mouvement des cafés citoyens insistent : leurs réunions ont pour ambition d’offrir un cadre à des débats démocratiques. Elles ne sauraient être au service d’aucune action politique ou entreprise idéologique.

Pour monter un café citoyen, il faut définir un lieu. Les cafés s’y prêtent bien, lieu d’accueil du public à format convivial. Les réunions durent environ deux heures, en général sur un rythme mensuel. Une charte du débat stipule notamment que les propos polémiques ou dogmatiques sont hors de propos. Les participants sont invités au respect, en distinguant les personnes des idées qu’elles émettent. L’écoute est de mise et il faut demander la parole avant de s’exprimer.

Le thème du débat suivant est choisi par un vote de l’assemblée. Pas d’intervenant qualifié au micro (comme c’est le cas dans certains autres cafés), le débat se déroule entre congénères, sans hiérarchie implicite dérivée de supposées compétences.

Le groupe à l’initiative du café citoyen joue un rôle important. Il garantit son ouverture en assurant notamment une animation neutre et tournante, pour éviter la personnalisation des réunions. L’expérience montre que ces préconisations aident le café citoyen à préserver son objectif.

Pourquoi ?

Les cafés citoyens se sont fondés en réaction à l’échec des institutions (à commencer par les partis politiques) à faire vivre une démocratie satisfaisante. Le projet consiste à reconstituer des espaces de débat politique (au sens grec de l’intérêt pour les affaires de la cité) au sein d’agoras où la parole peut s’exprimer librement au service du bien commun et – pourquoi pas – de la construction d’une nouvelle société. La nouveauté se crée par la confrontation des idées dans un esprit de tolérance, soulignent les fondateurs.

Comment ?

• La Nouvelle Arcadie, fédération des cafés citoyens tient un site où sont référencés la plupart d’entre eux (www.cafes-citoyens.fr), avec l’annonce des débats et le compte rendu de certains d’entre eux. Les animateurs de la fédération ont constitué un guide à l’intention des personnes désireuses de créer un café citoyen.

• Les cafés philo ont aussi leur point de ralliement : www.cafesphilo.org