Parutions de la semaine

Politis  • 13 mars 2014
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Marxisme anglo-saxon :

figures contemporaines

De Perry Anderson à David McNally, Jonathan Martineau (dir.), éd. Lux, « Humanités », 432 p., 22 euros.

Dans notre esprit de « continentaux », en particulier de langue française, le marxisme semble avoir toujours été quasi absent de l’espace anglo-saxon. Si, en termes de poids électoral, cette considération n’est pas inexacte, nombre d’intellectuels – dont Perry Anderson, David Harvey ou Edward P. Thompson – peuvent, par leurs travaux, battre en brèche ce préjugé continental vis-à-vis de la New Left anglo-saxonne, « dont l’influence grandissante marque un véritable renouveau de l’apport de l’œuvre de Marx et de ses successeurs au champ des sciences sociales ». Un volume précieux sur cette « pensée en mouvement », dont il offre un panorama inédit pour le public francophone.

Figures de la révolution africaine

De Kenyatta à Sankara, Saïd Bouamama, La Découverte/Zones, 328 p., 23 euros.

Lumumba, Césaire, Fanon, Nkrumah, Ben Barka, Cabral, Sankara, Kenyatta… Ces noms furent longtemps assimilés au « tiers-mondisme » et dédaignés par ceux qui en décrétèrent la mort au cours des très néolibérales années 1980. Ils suscitent aujourd’hui un engouement et une curiosité croissants chez les jeunes générations, à l’heure des printemps arabes et des révoltes en germe aux quatre coins du globe. Sans vouloir en faire des icônes, le sociologue Saïd Bouamama explore le parcours de ces « figures rebelles » d’une « pensée en action » – en les replaçant rigoureusement dans leur contexte socio-historique. Celle de la libération, toujours en marche, du Sud.

La Réification du désir

Vers un marxisme queer

Kevin Floyd, traduit de l’anglais (États-Unis) par Myriam Dennehy, Marion Duval, Clémence Garrot et Charlotte Nordmann, éd. Amsterdam, 312 p., 21 euros.

Certains marxistes purs et durs ont tendance à dénigrer les revendications de genre ou, plus généralement, minoritaires, car elles détourneraient dangereusement les « camarades » de la seule question (selon eux) qui mérite mobilisation : la lutte de classes. Or, depuis quelques années, tout un courant des sciences sociales, surtout anglo-saxonnes, las de ces ridicules accusations de « traîtrise », travaille à montrer combien l’histoire du capitalisme est directement liée à celle des sexualités et des « rapports de genre ». Ce livre de Kevin Floyd est l’un des ouvrages pionniers en ce sens, invitant justement les « apports critiques de la théorie queer dans un champ marxien » et, inversement, s’essayant à « matérialiser » les queer studies.

Idées
Temps de lecture : 2 minutes
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