Quand Netflix agace le JT de Canal

Jean-Claude Renard  • 15 septembre 2014 abonné·es

La chaîne cryptée aurait pu choisir de ne pas évoquer l’arrivée en France de Netflix, ce lundi 15 septembre. Elle a choisi de présenter à son JT, en milieu de journée, un reportage sur son principal concurrent, cette puissante centrale d’hypermarché de l’audiovisuel. Un reportage à charge, on s’en doute.

Et d’expliquer d’emblée qu’à l’exception de « la Bbox » , entendez la Bouygues box, « les autres opérateurs, eux, refusent de distribuer la société implantée au Luxembourg pour optimisation fiscale » . Avant de donner ensuite la parole au réalisateur Costa-Gavras, jugeant que « ce genre de société a uniquement pour but de faire de la recette, de satisfaire leurs actionnaires » . Et le reportage d’enchaîner sur « une offre qui n’est pas de première fraîcheur » , sur un produit principalement « anglo-saxon » et une chronologie tardive puisque tout film « sera proposé au catalogue trois ans et demi après sa diffusion en salles » , c’est-à-dire, autopromo oblige, « beaucoup plus tard que CanalPlay qui a déjà 520 000 abonnés, propose 3 600 heures de séries, et est présent sur les box de tous les opérateurs » .

Dans ce match serré entre deux grands du marché de la vidéo à la demande, plutôt que d’enfiler grossièrement les perles, le JT de Canal aurait mieux fait de pointer du doigt que Netflix n’aura aucune obligation de respecter la réglementation culturelle française, notamment sur le versement de la fiction et du cinéma français. L’enjeu est là bien plus important qu’une guéguerre de programmes.

Lire > Netflix inquiète l’audiovisuel