Bygmalion : valse de gardes à vue et mises en examen

Jean-Claude Renard  • 2 octobre 2014 abonné·es

Et un, et deux, et trois mis en examen ! Hier, c’était donc Bastien Millot et Guy Alvès, les deux fondateurs de l’entreprise de prestation Bygmalion, puis Franck Attal, ex-patron de sa filiale événementielle, Event and Cie, qui étaient mis en examen par les juges d’instruction du pôle financier, Serge Tournaire, Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire. Mis en examen pour complicité de faux et usage de faux dans l’affaire de fausses factures qui auraient servi à dissimuler le dépassement des dépenses de Nicolas Sarkozy pour sa campagne présidentielle de 2012, un système instauré par l’UMP et des proches de l’ancien locataire de l’Elysée.
Rappelons que Bastien Millot (tout comme Patrick de Carolis) est déjà mis en examen (en avril dernier), par le même juge van Ruymbeke pour « recel de favoritisme » et soupçonné de juteux contrats passés entre Bygmalion et France Télévisions.

Pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy , dont le plafond autorisé était fixé à 22,5 millions d’euros, 10 à 11 millions d’euros auraient été sortis de ses comptes. Selon une autre évaluation, ce chiffre atteindrait 18,5 millions d’euros. Les juges cherchent à remonter toute la chaîne des responsabilités dans le mouvement des factures et savoir si Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy ignoraient ces mouvements.

Ce jeudi matin 2 octobre, trois anciens cadres de l’UMP, l’ancien directeur général adjoint, Eric Cesari, surnommé « l’œil de Sarkozy » , l’ex-directrice des affaires financières du parti, Fabienne Liadze et l’ex directeur de la communication, Pierre Chassat, ont été placés en garde à vue dans la même enquête par l’office anticorruption à Nanterre, indique une source judiciaire à l’AFP. L’étau se resserre en même temps que les filets s’élargissent.

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