Écotaxe : Un double abandon

Tandis que les salariés d’Écomouv’ seront licenciés, les actionnaires seront indemnisés.

Olivier Doubre  • 8 janvier 2015 abonné·es

Négocié par Nathalie Kosciusko-Morizet, suite au Grenelle de l’Environnement en 2008 adoptant le principe de l’écotaxe, le contrat entre l’État et la société Écomouv’ a été maintes fois dénoncé. Notamment par l’actuelle ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, pour les avantages exorbitants accordés à cette société privée, détenue à 70 % par l’italien Autostrade et à hauteur de 30 % par les français Thalès, Steria, SFR et SNCF. Le renoncement à l’écotaxe, décidé par le gouvernement, va finalement coûter au contribuable français 839 millions d’euros au titre des indemnités pour rupture de contrat et de reprise des dettes bancaires. Une jolie somme qui profitera essentiellement aux actionnaires, prix du dédit de l’État à ce partenariat public-privé (PPP).

Quant aux 153 salariés d’Écomouv’, ils seront tout bonnement licenciés, en vertu du « plan de sauvegarde de l’emploi » (sic) accompagnant la liquidation de l’entreprise, plan qui devait être validé lors d’un comité d’entreprise le 6 janvier. Après l’abandon de la mise en application du principe pollueur-payeur sur les routes de France, on assiste donc à un énième scandale social dû à un PPP. Ce qui a fait dire au délégué CGT d’Écomouv’, Olivier Kamiri : « Les actionnaires s’y retrouveront, mais les salariés n’auront que la portion congrue ! » Et la charge de retrouver du travail.

Écologie
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