Tout n’est pas permis !

Un huis clos passionnant sur les stages de récupération de points.

Jean-Claude Renard  • 2 avril 2015 abonné·es

A priori, un documentaire sur les stages de récupération de points du permis de conduire pourrait vite lasser. Didier Cros en fait un documentaire dense, foisonnant, terriblement humain, vivant, dynamique, juste et universel. Pas de hasard chez ce réalisateur qui a signé Parloirs, Sous surveillance ou encore la Gueule de l’emploi.

Nous voilà donc plongés dans l’univers de ces automobilistes en quête de rachat de points, où se mêlent toutes les couches sociales, où s’expriment les colères contre une sanction jugée abusive, des révoltes contre « le racket », un « système coercitif ». Le parti formel demeure simple : suivre douze conducteurs dans ces stages de deux jours aux allures de psychothérapie de groupe. Qui pasteur, qui livreur, qui théâtreux, travaillant dans le secteur audiovisuel ou employé dans le textile, de tous âges, filmés en un quasi-huis clos à peine aéré par des scènes de route et des extraits de discours politiques soulignant la lutte contre les violences routières. Un huis clos tantôt grave, tantôt drôle, qui pointe l’irresponsabilité des comportements et l’individualisme du monde moderne, vu que, au volant plus qu’ailleurs peut-être, « l’enfer, c’est toujours les autres ». En creux, c’est aussi un portrait remarquable de la France d’en bas que dessine le réalisateur.

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