Faut-il réformer le collège ?
Pour Danièle Sallenave, assurer le socle des fondamentaux jusqu’à la 4e est le seul moyen d’éviter la reproduction sociale. Philippe Meirieu, lui, approuve l’accompagnement personnalisé, les enseignements pratiques interdisciplinaires et l’effort pour plus de justice scolaire, contenus dans le projet de réforme de Najat Vallaud-Belkacem.
dans l’hebdo N° 1353 Acheter ce numéro

{: class="img-responsive spip-img center-block" width="1020" height="422"}La réforme du collège m’inquiète, mais je ne crois tout de même pas qu’à cause d’elle notre monde va s’écrouler ! Il faut raison garder. Cela dit, je déplore que les Lumières soient optionnelles et qu’on ne comprenne pas la place que devraient tenir les humanités classiques dans la formation des jeunes. On veut leur enseigner le fait religieux ? Très bien, mais alors ajoutons-y les grandes philosophies et cultures de l’Antiquité. Et un enseignement sérieux des langues classiques, qui sont la source de notre langue et une expérience intellectuelle extrêmement formatrice. Si on entreprend aujourd’hui cette réforme, c’est à cause de l’échec du collège unique. J’appartiens aux générations où il y avait un concours d’entrée en 6e, ce qui permettait déjà aux bons élèves de l’école primaire, de tous les milieux, d’entrer au lycée, et le système des bourses le complétait. C’était insuffisant, et le collège pour tous est un progrès. Mais, s’il ne fonctionne pas bien, c’est parce qu’on ne s’est pas donné pour priorité de fournir à tous d’excellentes bases. Et aujourd’hui encore, pour sortir de cette crise, on prend le problème à l’envers.
Il faut d’abord assurer le socle, ce