Référendum européen de 2005: ce que « Politis » avait écrit…
Parmi les premiers à informer sur le contenu du traité constitutionnel européen, notre hebdomadaire a défendu, arguments à l’appui, un triple « non » : européen, de gauche, antilibéral.

Dix ans après le référendum du 29 mai 2005 , sur la ratification du traité instituant une constitution pour l’Europe, les Français confirmeraient très majoritairement leur refus de ce texte, selon un sondage Ifop pour le Figaro. C’est notre cas. A observer l’évolution de la construction européenne, toutes les raisons que nous avions d’appeler à voter « non » ont été confirmées et se sont même renforcées.
Lire > Europe 2005-2015: Dix ans de dérive libérale
Politis était, en 2005, l’un des rares journaux à argumenter en faveur d’un rejet du traité* , quand l’immense majorité des médias prétendument dits « d’information » faisaient campagne sans nuance pour son adoption. Depuis la création du journal en 1988, nous n’avons jamais été indifférents aux politiques européennes. A maintes reprises nous avons eu l’occasion d’enquêter au-delà des mots et des slogans. Sur la réalité de « l’Europe sociale », notamment, et cela dès 1989…
Dossier complet – numéro du 30 juin au 6 juillet 1989
Nous avons eu l’occasion d’examiner et de décrypter bien des traités. De rendre compte de directives et de textes importants, comme la Charte des droits fondamentaux, nous en avons abondamment pesé les (faibles) mérites et les (grands) défauts. En 1992, quand les électeurs avaient été consultés, Politis avait fait part de son hostilité au traité de Maastricht, pour des raisons en partie résumée dans deux pages du numéro du 2 juillet 1992 :
Nos lecteurs ont été les premiers avertis du contenu de la « directive Bolkestein ». C’est en effet, le 25 mars 2004, soit près d’un an avant que cette directive suscite une importante levée de boucliers, que Thierry Brun publiait le premier article en France sur cette directive d’ouverture à la concurrence des services publics.
Quelques mois plus tard, la première chose que nous avons faite, dès que nous avons pu avoir en main le texte final du traité constitutionnel, c’est de le lire. De bout en bout. C’est ainsi que nous avons été les premiers à présenter, le 23 septembre 2004, dans un dossier, les articles clés, que cette première lecture nous avait permis de repérer, en les assortissant de commentaires.
Cette manière de procéder, texte en mains, devait être la bonne. Tout au long de la longue campagne qui commençait, c’est de cette manière que les partisans du « non » de gauche sont parvenus à convaincre une majorité d’électeurs, quand bien des partisans du « oui », à commencer par Valéry Giscard d’Estaing, leur disaient que c’était inutile.
Parce que l’histoire de cette campagne est trop souvent faite par ceux qui l’ont perdue – ce que l’on lit et entend ces derniers jours l’illustre encore –, nous avons décidé de vous offrir de relire quelques uns de nos numéros. Ils font partie de nos plus vieilles archives numériques disponibles sur Politis.fr. Et ordinairement réservés à nos abonnés (voir modalités d’abonnement).
À commencer par notre édition du 19 mai, qui reprenait dans un cahier central les dix chroniques de décryptage que nous avions produites au fil des semaines depuis le mois de mars:
Bonne lecture.
Vous trouverez d’autres numéros et… l’après «non» en consultant nos archives.
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