Grèce : « Retraité, j’ai perdu 1 300 euros d’un coup »
Les institutions européennes continuent d’exiger du gouvernement des restrictions sur les retraites, alors qu’elles font souvent vivre plusieurs membres de la famille. Correspondance à Athènes, Angélique Kourounis.
dans l’hebdo N° 1359 Acheter ce numéro

Madame Myrtho, 76 ans, habite dans le quartier cossu de Philopapou, au pied de l’Acropole. Institutrice, elle touche une petite retraite de 450 euros, car elle a arrêté de travailler très tôt pour s’occuper de ses quatre enfants. Grâce aux 2 500 euros de la pension de son mari, médecin, elle a pu vivre quelques belles années, voyager, gâter ses petits-enfants et ses filles. Puis, en 2012, elle a perdu d’un seul coup 1 300 euros.
« À côté de ce que touchent les autres, je suis privilégiée », reconnaît madame Myrtho, mais, avec l’augmentation de 52 % des impôts immobiliers et, surtout, la nouvelle taxe immobilière Enfia, la maison familiale au village, dans le Péloponnèse, et son appartement sont devenus des fardeaux. « Je ne peux plus payer les impôts immobiliers, confie-t-elle, mais je ne peux pas vendre ma maison car le marché s’est effondré, et puis personne n’achète. » Du coup, elle a loué son appartement à des amis de ses enfants, à un prix très modique, « juste pour payer les impôts et les frais de