Été meurtrier à Canal +

Vincent Bolloré orchestre une révolution de palais au sein de sa chaîne.

Jean-Claude Renard  • 16 juillet 2015 abonné·es

Pouvait-on imaginer, en 2012, en vendant Direct 8 et Direct 17 à Canal +, que Vincent Bolloré en serait le patron, trois ans plus tard, en prenant la tête de Vivendi, propriétaire de la chaîne cryptée ? C’est en tout cas chose faite, et le principal actionnaire, proche de Sarkozy, entend mener la ligne éditoriale. À deux ans de la présidentielle, ce n’est guère étonnant. Au motif que les audiences ont baissé, il a été envisagé de mettre fin aux « Guignols ». Devant le tollé général, l’homme d’affaires a reculé. À moitié. L’émission satirique sera maintenue, mais elle pourrait passer en hebdo ou en crypté. Six mois après Charlie, ça la fout mal.

En attendant d’y voir plus « clair », au moins sur les 300 personnes employées aux « Guignols », Rodolphe Belmer, directeur des programmes est remercié. Au printemps, au moment où le CSA cherchait une tête pour France Télé, il a été pourtant conforté à son poste. Sans doute pour mieux retenir alors une candidature de poids… Dans la foulée, c’est « le Grand journal » qui saute, faute d’audience encore. De fait, il y a tout à craindre de voir supprimé « le Zapping », pas moins politique que « les Guignols », ou « Groland », pas moins satirique. En interne, on sait que « rien n’est acté ». On se demande surtout « pourquoi un actionnaire ne comprend pas qu’il y a encore à Canal, sur certains programmes, un rapport affectif qui n’entre pas dans les chiffres ».

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