Les pesticides, ingrédient des prix bas
La politique commerciale des enseignes dominantes incite à l’usage abusif de la chimie en agriculture, affirme Greenpeace après le blocage d’une centrale d’achat Leclerc pendant une journée.
dans l’hebdo N° 1377 Acheter ce numéro

Près de trois ans que Leclerc faisait la sourde oreille aux interpellations de Greenpeace sur la réduction des pesticides dans l’agriculture. « Pas la moindre réponse à nos multiples courriers, rapporte Cédric Gervet, chargé de communication de l’association écologiste. L’enseigne, première sur le marché français, est la plus opaque de toutes. » Fin octobre, les militants passent à l’action directe et installent en quelques minutes un blocus de la Socamil à Tournefeuille (près de Toulouse). Pendant dix-huit heures, il n’entrera aucun des 2 000 camions qui alimentent quotidiennement cette centrale d’achat, poumon économique du groupe Leclerc en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Ces régions, grosses productrices de fruits et légumes, sont d’importantes consommatrices d’intrants chimiques. Une pomme de terre reçoit jusqu’à seize traitements pesticides avant d’arriver dans les cabas, et une pomme deux fois plus. Tests de l’association dans des supermarchés en Europe : 83 % des échantillons de ce fruit cultivé en conventionnel contenaient au