Démission : Christiane Taubira l’avait laissé entendre à Politis

Denis Sieffert  • 27 janvier 2016
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Démission : Christiane Taubira l’avait laissé entendre à Politis

Opposée à la réforme constitutionnelle de la déchéance de la nationalité, Christiane Taubira a remis sa démission mercredi à François Hollande. Elle sera remplacée au ministère de la Justice par l’homme lige de Manuel Valls, Jean-Jacques Urvoas. La ministre n’avait cessé de donner des signes de désaccords avec la déchéance de la nationalité. Et, sans aucun doute de désaccords plus profonds avec de nombreux aspects de la politique gouvernementale. Elle avait rendu une petite visite à Politis à l’occasion de la sortie de notre nouvelle formule, le 20 janvier au soir. De son silence et de son sourire pour toute réponse à notre question sur une éventuelle et très prochaine démission, nous avions déduit que sa décision était prise. La date choisie n’est évidemment pas indifférente.

La démission de Christiane Taubira survient le jour où commence le débat sur la déchéance de la nationalité à l’Assemblée nationale. « Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit », a tweeté Christiane Taubira. Ce commentaire de la ministre démissionnaire répond aux reproches d’attentisme qui lui ont été adressés à la gauche du parti socialiste. Dans le style qui est le sien, ce commentaire frappe durement la politique de François Hollande et de Manuel Valls, critiqués au nom de l’éthique et du droit. Quoi de plus sévère ?

La décision de Christiane Taubira a deux conséquences immédiates : la nomination de Jean-Jacques Urvoas signifie une nouvelle crispation de l’exécutif, et l’ex-ministre reprend sa liberté à un peu plus d’un an de la présidentielle.

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