Jeune, corse, nationaliste… et ouvert sur le monde !
Les militants de la Jeunesse indépendantiste, comme les jeunes autonomistes réunis derrière Gilles Simeoni, refusent une conception identitaire du peuple corse, entendu comme une communauté de destin. Reportage.
dans l’hebdo N° 1402 Acheter ce numéro

Ils sont une quinzaine. Un peu moins que d’habitude sans doute, en cette période de vacances scolaires, même si certains ne sont ni étudiants ni lycéens. Il est 19 heures et la réunion de la section ajaccienne de la Ghjuventù indipendentista (GI) va commencer. Bon nombre de ces jeunes, majoritairement des garçons, vivent la majeure partie du temps à Corte, petite ville au cœur de l’île qui, en 1981, a vu renaître l’unique université de Corse, après une fermeture décidée durant la conquête militaire française… en 1768.
Première organisation syndicale étudiante aux élections du conseil de l’université et mouvement de jeunes parmi les plus actifs sur l’île, la GI se veut indépendante de tout parti politique. Néanmoins, personne en son sein ne cache son soutien à Corsica Libera, le parti nationaliste dirigé par Jean-Guy Talamoni, aujourd’hui président de l’Assemblée de Corse.
La réunion est accueillie dans les locaux de l’association Sulidarità, auparavant « Comité anti-répression », dont l’activité principale est le soutien aux « patriotes » emprisonnés, c’est-à-dire essentiellement la trentaine de militants du FLNC incarcérés sur le continent. Avec pour principales revendications le transfert de ces derniers dans l’une des prisons de l’île et l’octroi du statut de prisonniers politiques.
Sur les murs du local, à quelques centaines de mètres du port d’Ajaccio, le drapeau corse côtoie ceux d’autres « nations » en lutte sur le continent