Israël : Attentat et punition collective

Denis Sieffert  • 9 juin 2016
Partager :
Israël : Attentat et punition collective
© Des officiers de police israéliens sur le lieu de l'attaque.Photo : LIOR MIZRAHI / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images/AFP

À la suite de l’attentat meurtrier commis par deux Palestiniens, mercredi soir, dans le quartier de Sarona, à Tel-Aviv, Israël a annoncé le gel de dizaines de milliers de permis d’entrées délivrés à des Palestiniens pour le Ramadan. Cette punition collective pourrait toucher 83 000 demandes à l’occasion de fêtes familiales. Au-delà de la punition collective, la mesure est d’autant plus injuste qu’elle frappe surtout les Palestiniens qui veulent se rendre à Jérusalem-Est, c’est-à-dire dans la partie palestinienne de la ville, annexée par Israël au mépris du droit international.

Il était 21h30, lorsque deux Palestiniens, qui avaient revêtu le costume traditionnel des juifs orthodoxes, ont ouvert le feu sur une terrasse de café bondée d’un quartier branché de Tel-Aviv. Tirs aveugles qui ont tué quatre clients et en ont blessé cinq autres. L’un des Palestiniens a été interpellé, et l’autre a été gravement blessé.

Cet attentat, condamné par toutes les capitales occidentales, mais salué par le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, s’inscrit dans une vague de violence qui a déjà fait 239 victimes, dont 207 Palestiniens, depuis le 1er octobre 2015. Aussi condamnable soit-il, il témoigne du désespoir d’une population victime d’une colonisation galopante en Cisjordanie, et d’une féroce répression, en particulier dans la région d’Hébron d’où sont originaires les tireurs. Un désespoir que ne cessera d’aggraver la politique de punitions collectives et l’absence de toute perspective de règlement du conflit, rejetée par le gouvernement Netanyahou.

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Gen Z : l’internationale contestataire
Monde 17 octobre 2025 abonné·es

Gen Z : l’internationale contestataire

Comme en 1968, une jeunesse mondiale se lève à nouveau, connectée, inventive et révoltée. De Rabat à Katmandou, de Lima à Manille, la « Gen Z » exprime sa colère contre la corruption, les inégalités et la destruction de l’environnement.
Par Olivier Doubre
GenZ 212 : la jeunesse marocaine en révolte
Jeunesse 17 octobre 2025 abonné·es

GenZ 212 : la jeunesse marocaine en révolte

Depuis deux semaines, le Maroc est secoué par un mouvement social inédit, porté par la jeunesse qui s’est dénommée « GenZ 212 », révoltée par l’effondrement des services publics. Confrontée à une répression brutale et à une réponse décevante du roi ce vendredi 10 octobre, le mouvement se situe à un tournant.
Par Embarek Foufa
À Madagascar, après la destitution du président, les nouveaux défis de la Gen Z
Analyse 17 octobre 2025

À Madagascar, après la destitution du président, les nouveaux défis de la Gen Z

La destitution du président Andry Rajoelina a été célébrée comme une victoire par le mouvement Gen Z Madagascar ce mardi. Mais un nouveau combat se présente à la jeunesse après la prise de pouvoir par des militaires et le risque de phagocytage de la lutte.
Par Orlando Vinson
« Il est difficile d’imaginer qu’Israël tolère une élection nationale palestinienne »
Entretien 13 octobre 2025 abonné·es

« Il est difficile d’imaginer qu’Israël tolère une élection nationale palestinienne »

Alors que la libération des otages et des prisonniers a commencé à Gaza et en Israël lundi 13 octobre, Laetitia Bucaille, autrice de Gaza, quel avenir (Stock, 2025), décrypte la possibilité d’un débouché politique palestinien.
Par Olivier Doubre et Hugo Boursier