Neuf femmes accusent Gérard Darmon de violences sexistes et sexuelles
Neuf femmes décrivent des propos et des gestes « déplacés » de la part de l’acteur Gérard Darmon sur le tournage de six films, dépeignant des « humiliations », des « insultes sexistes », un « sentiment permanent d’insécurité ». Une technicienne a indiqué avoir porté plainte contre sa production pour « absence de protection » face à l’acteur, qui nie des comportements inadaptés.
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Il fait partie du cinéma français depuis cinquante ans. On le retrouve à l’affiche de films chaque année, dans des émissions de télévision, sur les planches ou dans des séries à succès. Gérard Darmon est populaire et sa voix grave traverse près de 80 longs-métrages, 20 téléfilms et autant de pièces de théâtre. Un succès qui contraste avec la personnalité dépeinte par neuf femmes interrogées par Politis. Parmi elles, des habilleuses, des maquilleuses, des coiffeuses ou des assistantes de réalisation.
Plusieurs occupent des postes précaires qu’elles considèrent « interchangeables » face à « l’impunité accordée à l’artiste ». Certaines décrivent des insultes ou un « besoin de toucher les femmes ». D’autres disent avoir subi des contacts physiques non consentis, des « humiliations » ou des propositions à caractère sexuel. Une « toute-puissance » qui s’abattrait sur des techniciennes dont certaines sont âgées de moins de 30 ans, l’une dépassant à peine la majorité, quand lui a fêté ses 76 ans cette année.
Contacté, Gérard Darmon nie avoir été l’auteur de propos ou de gestes déplacés. Il a rapidement dévié son propos sur le terrain de l’insulte et de la menace. Nous lui avons ensuite communiqué une liste de questions par mail et par message, à laquelle il n’a pas répondu.
Avances
Les faits relatés par ces témoignages datent, pour le plus ancien, de 2018 et s’étirent jusqu’à l’été dernier. Ils se déroulent sur les lieux de tournage, en répétition, dans la cabine fermée d’une loge, à la table de la cantine ou sur le plateau, devant témoins. Delphine* avait 19 ans au moment du tournage de Vous êtes jeunes, vous êtes beaux. « Moralement, c’était assez dur. J’ai perdu du poids. J’étais en burn-out », se souvient-elle.
Les prénoms suivis d’une astérisque ont été changés.
Ce long métrage est tourné en 2018. Une petite production dont le budget, limité, ne tenait que sur la présence de deux noms connus : Gérard Darmon et Josiane Balasko. Delphine était stagiaire, même si elle occupait « un vrai poste de technicienne ». Dès la deuxième semaine, elle décrit un homme « très mielleux, appuyant ses bises au coin de la bouche ». À ces contacts s’ajoute une première proposition. Après avoir refusé une boisson chaude qu’elle lui proposait, Gérard Darmon aurait lancé : « On peut faire l’amour, tu peux venir chez moi. » Delphine est désemparée. Elle refuse et répète avec insistance qu’elle n’est pas intéressée. Une mise à distance dont n’aurait pas tenu compte l’acteur.
Le contradictoire est une étape obligatoire et essentielle de toute enquête journalistique complète. C’est le moment où l’on recueille et confronte le point de vue de la ou des personnes concernées par l’article. Des explications, du contexte, des justifications. Parfois de l’indifférence ou tout simplement une absence de réponse. Voilà ce que l’on peut retirer de cet échange nécessaire.
Notre appel téléphonique avec Gérard Darmon, réalisé vendredi 22 novembre, n’a été rien de tout cela. Refusant de répondre sur le fond, l’acteur a préféré déverser, pendant trois puis cinq minutes, un torrent d’insultes et de menaces. « Vous êtes vraiment le produit de ce qui se fait de pire au monde », a-t-il commencé. « Va te faire enculer parce que tu es une merde, ça, tu pourras l’écrire », s’est-il ensuite adressé à nous, après avoir utilisé les termes de « commère », « commissaire de police », « merde » ou « petite cervelle ».
Dans son second appel, ses insultes se transforment en menaces. De plainte pour diffamation, d’abord, ce qui est son droit. Mais viennent aussi des menaces physiques : « Je veux voir ta gueule, espèce de petit enculé. Viens me voir en face. Je vais te mettre en poudre. […] Espèce de merde humaine. » Nous nous réservons, nous aussi, le droit d’ouvrir une procédure judiciaire.
H. B.
Le soir même, alors que Delphine est seule avec lui et doit lui donner le « top » pour le début de la scène, il lui aurait indiqué : « Tu vas le regretter, tu vas tomber dans mes bras dans quelques semaines. » Elle lui répond qu’elle a « l’âge de ses enfants ». Une réaction que Gérard Darmon ne va pas apprécier. À partir de là, le ton change. Les insultes commencent. « Il me parlait extrêmement mal. Il me disait ‘bonjour chienne, tu préfères que je t’appelle chienne ou petite cochonne ?’ »
Il m’a fait plus que des avances et je me suis refusée à lui.
Delphine*
À plusieurs reprises, « il aboyait pour me parler » décrit la jeune femme, qui indique avoir porté plainte contre la production pour non-protection. Dans un mail qu’elle envoie à l’équipe pédagogique de son école de cinéma, et que Politis a pu consulter, Delphine écrit : « [Gérard Darmon] m’a fait plus que des avances et je me suis refusée à lui. Ensuite, son comportement est devenu déplacé allant jusqu’à l’insulte envers moi. » Après avoir précisé ces insultes, elle conclut : « Ce manque de respect est insupportable. J’ai plusieurs fois craqué. »
Proposition déplacée
Dans notre échange téléphonique, Gérard Darmon répond : « Oui, chienne, bien sûr. J’ai dû lui dire ça, c’est probable. Mais j’ai dit ‘chienne’, tout court, ou ‘chienne, va te faire enculer par un chien’ ? Ou j’ai dit ‘viens me sucer‘ ? J’ai commencé par quoi dans l’insulte ? », fait-il mine d’interroger. Avant d’affirmer qu’il ne reconnaît pas avoir surnommé Delphine.
Une personne du même tournage confirme avoir entendu Gérard Darmon affubler Delphine du surnom « chienne ». Elle aussi a subi le comportement « inapproprié » de l’acteur. Outre ses « réflexions constamment graveleuses », notamment dirigées à l’encontre des « jeunes femmes », cette technicienne a reçu une proposition « déplacée ». Alors qu’elle est seule avec lui dans sa loge, Gérard Darmon lui demande si elle veut du chocolat. Il est debout, en peignoir, en attendant son prochain costume. Elle est derrière lui.
« Il se retourne vers moi et je constate que le chocolat en question est dans sa bouche. Nos regards se croisent, et ses intentions sont claires, même si je pense que, pour lui, il s’agit d’une ‘blague’ », se souvient-elle. « J’étais gênée, j’ai décliné le chocolat et je me suis échappée », explique celle qui avait 29 ans à l’époque. Plus tard dans la journée, il lui aurait glissé : « Tu ne sais pas ce que tu rates. » Aujourd’hui, cette technicienne voudrait que « ces comportements cessent ». « Ce sont des relations d’emprise d’une personne qui est toute-puissante et qui sait que si elle part, le film s’arrête », analyse-t-elle.
Il va s’orienter vers des jeunes femmes qui ont moins la possibilité ou le caractère d’imposer tout de suite des limites.
Cette relation de domination, une autre personne présente sur le tournage l’a constatée. « Il va s’orienter vers des jeunes femmes qui ont moins la possibilité ou le caractère d’imposer tout de suite des limites », décrit-elle. Le mouvement MeToo, né en 2017, commençait à peine aux États-Unis. L’acteur l’aurait bien souligné en affirmant : « Ça va, on est en France, il n’y a pas MeToo ici. » Gérard Darmon lui aurait aussi fait une « ‘blague’ lourde, graveleuse, et à connotation sexuelle », qui fut très mal reçue et rejetée tout de suite. « Il avait le premier rôle. La production misait tout sur lui. Comment pouvait-elle se passer de lui ? », interroge cette personne, avant de considérer qu’une « omerta » règne encore au cinéma.
« Ça va, tu vas pas me faire un MeToo ! »
Contactée, la première assistante de réalisation confirme avoir entendu l’acteur tenir ce type de propos. « Ça va, tu vas pas me faire un MeToo ! », s’est-elle entendu dire après qu’il a « mis sa main entre [s]es cuisses en [lui] disant bonjour » alors qu’elle était assise, les jambes croisées. Elle le repousse, et l’acteur lui aurait alors « fait la gueule pendant deux semaines » en refusant de lui adresser la parole. Au poste qu’elle occupe, elle est directement en lien avec le réalisateur. C’était son premier long métrage.
Quand Delphine lui raconte ce qu’elle traverse, elle en parle avec d’autres techniciennes. « Elles m’ont confirmé que Gérard Darmon avait des comportements déplacés et des gestes tactiles », détaille-t-elle. Mais une fois le mot passé à la production, elle considère que « l’information a été transmise ». Six ans plus tard, sa lecture des événements a changé. « Aujourd’hui, j’aurais été plus protectrice. [La] parole [de Delphine] n’a pas été assez prise en compte », explique-t-elle.
La production ne m’a pas protégée. Elle n’a pas voulu me mettre en sécurité et a privilégié l’acteur et la poursuite du film.
Delphine*
La jeune femme n’a pas pu terminer son stage. Elle raconte son expérience à son père, et celui-ci décide d’alerter directement, par mail, la productrice, qui n’était pas au courant des faits. Débarquant sur le tournage, cette dernière réunit l’équipe technique. Une proposition est faite de remplacer Delphine par un autre assistant en réalisation. La jeune stagiaire affirme : « La production ne m’a pas protégée. Elle n’a pas voulu me mettre en sécurité et a privilégié l’acteur et la poursuite du film. » « Sans cadre protecteur », elle quitte le tournage. « J’étais dans un état un peu minable », se souvient-elle.
Elle part du plateau en pleine journée et enchaîne des rendez-vous médicaux. De son côté, la productrice écrit directement à plusieurs personnes pour réunir des témoignages. Dont celui de la première assistante de réalisation. « L’affaire a été mal gérée. Ça m’a beaucoup tiraillée », explique celle-ci, évoquant des rapports professionnels proches avec le réalisateur, une époque où MeToo n’était pas encore dans toutes les têtes. Et, surtout, où les protocoles de protection des victimes étaient quasiment inexistants.
Contactée, la productrice du film indique, de son côté, avoir changé la stagiaire de poste de travail lorsqu’elle a pris connaissance des faits. Elle confirme que Delphine rapportait des « phrases déplacées » de la part de l’acteur et affirme ne pas avoir remarqué ou été informée d’un comportement inadapté de la part de Gérard Darmon avant cette discussion avec elle. Pourrait-elle embaucher à nouveau l’acteur ? « Je n’ai pas reçu d’éléments tangibles que quelque chose se serait passé », estime-t-elle, avant de préciser qu’« en tant que femme », elle ne « prendrait personne dans [son] projet qui serait accusé de violences sexistes et sexuelles ».
« Mon corps était épié, scruté »
Depuis 2017, certaines initiatives de protection existent. Elles sont notamment portées par l’Association des acteur·ices, ou le collectif 50/50. Le politique a aussi pris les choses en main en remettant sur les rails la commission d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma, le théâtre, la mode et l’audiovisuel, après la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier. Mais des failles restent béantes.
C’était le cas pour le film, On fait quoi maintenant ? (2024), où l’une des référentes harcèlement n’était autre que la coproductrice du film et la compagne du réalisateur, Lucien Jean-Baptiste. Sur ce tournage en plein été, une technicienne affirme avoir subi des remarques de Gérard Darmon sur ses habits et son corps. « Au fur et à mesure de mes allers-retours, j’entends des remarques. Des blagues sur ma tenue, des réflexions sur mon débardeur », se remémore-t-elle. Aux propos s’ajoutent les regards. « Il observe ma poitrine, mes hanches. » Puis les gestes : « Il met une main en bas de mon dos. » Lors de notre appel, Gérard Darmon a nié avoir eu des remarques sur le corps ou les habits des techniciennes pendant ce tournage, et plus largement dans un cadre professionnel.
La seule interaction qu’il est capable d’avoir avec moi, c’est sur mon physique.
« La seule interaction qu’il est capable d’avoir avec moi, c’est sur mon physique. Je sentais que mon corps était épié, scruté. » Parce qu’elle considérait être « en insécurité totale sur le plateau », mais qu’elle souhaitait tout de même continuer à travailler, elle confie à Marion*, une technicienne, qu’elle souhaite avoir « le moins d’interactions possibles avec lui ».
Si elle a remis des shorts par la suite, elle se posait régulièrement la question de continuer à en porter ou non, malgré les températures estivales. Mais une autre interaction avec Gérard Darmon intervient plus tard pendant le tournage. L’acteur s’approche d’elle et veut lui faire la bise. « Je me recule, je refuse et lui dis que je préfère garder une distance professionnelle avec les comédiens. Il se vexe et m’envoie chier », affirme-t-elle.
Sans protection de la hiérarchie, des femmes du tournage décident de rester solidaires. Elles créent un groupe WhatsApp au nom explicite : « La journée du short ». « En réponse aux remarques qu’[elles ont] pu se prendre sur [leurs] tenues vestimentaires », elles souhaitent mettre en place une journée entière où elles seraient habillées en short. « Toutes ont joué le jeu », se remémore Marion. Élodie*, technicienne, se rappelle aussi avoir participé à cette journée spéciale.
Nous n’avons pas beaucoup parlé, mais moi, je t’ai regardé [sic] quand tu ne le savais pas. Et j’ai bien aimé.
Un souvenir de résistance qui contraste avec un autre, plus troublant : à la fête de fin de tournage, la jeune femme a proposé à toute l’équipe d’écrire un mot sur son carnet. Celui de Gérard Darmon, consulté par Politis, la glace : « Nous n’avons pas beaucoup parlé, mais moi, je t’ai regardé [sic] quand tu ne le savais pas. Et j’ai bien aimé. À bientôt. Gérard Darmon ». Montrés à plusieurs personnes, ces quelques mots ont « choqué ». D’autant plus que l’acteur n’avait eu que quelques interactions lointaines avec Élodie lors du tournage.
Crise de colère
Sur ce point, Gérard Darmon répond : « Qu’est-ce que ça peut te foutre ? Espèce de commère ! Viens me voir en face. » Le réalisateur du film, Lucien Jean-Baptiste, se dit « très surpris » de ces éléments. « C’est hallucinant. Moi, je n’ai jamais eu aucun problème avec Gérard Darmon », affirme celui qui a tourné un autre film avec l’acteur, Emmenez-moi, en 2005.
Si Marion, elle, n’a pas essuyé de remarques sur sa tenue, elle se souvient d’une crise de colère de Gérard Darmon déclenchée par un banal problème d’agenda. « Il m’a pourri la gueule, très fort et devant tout le monde. Et après, il est parti en racontant à mon chef que mon attitude n’était pas acceptable. » Elle reste choquée par cet épisode. « J’en tremblais. Je me suis effondrée. Il peut passer d’une attitude charmante à l’insulte. » Un an après ces faits, la technicienne conclut son propos avec toujours autant de colère. « On en a juste marre de ne pas pouvoir bosser sereinement. »
Nous les techniciennes, on est interchangeables. On est face à des acteurs qui ont tout le pouvoir sur le film.
Sarah*
« Être dans l’évitement constant pour me protéger », c’était l’attitude que Sarah* dit avoir adoptée sur le tournage d’un film récent où elle était technicienne. Elle rapporte une première remarque liée à son origine maghrébine. « Oh, tu me fais penser aux filles de mon pays », lui aurait dit l’acteur binational, franco-marocain. « Il m’a prise dans les bras, m’a caressé le dos. Je ne savais pas quoi faire, j’étais gênée », décrit-elle.
S’ensuivent de multiples propositions d’aller dîner avec lui dans un restaurant de plage. Jusqu’au jour où, sur le plateau, l’acteur lui aurait « attrapé le visage », pour « se coller quasiment à [ses] lèvres et dire : ‘Ah, cette bouche, qu’est-ce que j’aimerais l’embrasser !’ ». Que faire ? « Nous les techniciennes, on est interchangeables. On est face à des acteurs qui ont tout le pouvoir sur le film. » Sarah décide quand même de faire une déposition orale à la référente harcèlement pour évoquer les remarques liées à son origine.
Échos préoccupants et mises en garde
Sur quatre longs métrages parmi les six où des femmes se sont plaintes, auprès de Politis, du comportement « inadapté » de Gérard Darmon, des membres de la production ont mis en garde les personnes les plus en contact avec lui. Il s’agit très souvent du « HMC », c’est-à-dire l’équipe de l’habillage, maquillage et coiffure, et aussi la troisième assistante à la mise en scène. Sans pour autant avoir une discussion avec l’acteur directement.
« La production m’a dit qu’il avait les mains baladeuses et qu’il fallait faire attention », rapporte une technicienne du tournage d’Aimons-nous vivants. Sur ce film, dont la sortie est prévue en 2025, « aucune femme ne devait se trouver seule avec lui », note-t-elle. Ce qui n’a pas empêché le signataire de la tribune soutenant Gérard Depardieu d’avoir une attitude « déplacée » avec elle.
« Gérard Darmon m’a fait plusieurs remarques humiliantes et des blagues à caractère sexiste », en loge et sur le plateau du tournage, rapporte la technicienne. « Je lui ai dit que ces blagues ne me faisaient pas rire et que ce n’était pas trop dans l’air du temps. » Ce à quoi l’acteur aurait répondu : « Moi, le problème, c’est que je ne veux pas être dans l’air de ce temps-là. » Choquée des propos « inappropriés » qu’elle a entendus, la technicienne se confie à la référente harcèlement. Contactée, celle-ci confirme cet échange.
Gérard Darmon m’a fait plusieurs remarques humiliantes et des blagues à caractère sexiste.
« J’ai remonté l’information à la production, qui a soutenu la technicienne. On a réuni la régie, le HMC et proposé qu’il n’y ait plus d’interaction directe avec l’acteur », détaille-t-elle. Mise au courant, la production n’a pas échangé directement avec l’acteur, selon la volonté de la technicienne. « En préparation, on était plusieurs à avoir eu des échos préoccupants sur l’acteur. On les a indiqués au directeur de production, qui en a informé la productrice », ajoute-t-elle. Une comédienne confirme que la technicienne subissait « de nombreuses remarques de Gérard Darmon » et « qu’il fallait la protéger ». « Elle était malmenée », a-t-elle observé.
Pourquoi avoir gardé Gérard Darmon dans le casting alors que plusieurs « échos » concernant l’acteur avaient été remontés à la production dès la préparation du film ? Contactée, la productrice n’a pas souhaité répondre à nos questions. Le réalisateur, Jean-Pierre Améris, n’a pas répondu à nos sollicitations. Sur des propos supposément tenus sur l’intimité des techniciennes, Gérard Darmon n’a pas donné suite.
Gérard Darmon est bankable, il a un capital sympathie très fort auprès du public. Et nous ?
Se replonger dans un souvenir, témoigner, s’exposer. Les personnes que nous avons interrogées racontent toutes leur appréhension, tiraillées entre cette volonté que « ces violences s’arrêtent » et le souhait de ne pas voir leur avenir professionnel bousculé, voire empêché, par cette médiatisation de la parole. Souvent précaires, elles dénoncent des faits commis par une des personnes les mieux payées du plateau.
Dix autres femmes, qui se sont confiées à Politis, ont finalement souhaité ne pas apparaître dans cette enquête. « Gérard Darmon est bankable, il a un capital sympathie très fort auprès du public. Et nous ? », interroge une de nos sources. Ces techniciennes sont prises dans ce dilemme malsain, imposé par le sexisme inhérent à la société et la concurrence aux postes qu’elles occupent. Mais elles savent, aussi, pourquoi elles parlent. Pour que cesse l’impunité.
Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse boursier(at)politis.fr
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