Le licenciement des « Contis » était bien illégal

La Cour de cassation a confirmé que les licenciements de 683 “Contis” n’avaient pas de motif économique. En revanche, elle ne confirme pas la co-responsabilité de la maison mère.

Delmotte Natacha  • 6 juillet 2016
Partager :
Le licenciement des « Contis » était bien illégal
© Photo : CITIZENSIDE / DENIS PREZAT / AFP

La Cour de cassation confirme que les licenciements des « contis », les salariés de l’usine de Clairoix de Continental France n’avaient pas de « justification économique ». En 2009, un dur conflit social avait abouti sur le licenciement de 1120 salariés. Ce 6 juillet, « la Cour suprême a constaté que cette catastrophe sociale a été provoquée pour que les actionnaires du groupe, qui faisaient déjà des bénéfices considérables, puissent en faire encore davantage », a déclaré Me Fiodor Rilov, l’avocat des ex-salariés, dans un communiqué.

La Cour de cassation a été saisie en novembre 2014 par l’entreprise allemande alors qu’elle venait de subir un échec devant la Cour d’appel d’Amiens concernant le licenciement de 683 salariés. La justice considérait déjà que les licenciements n’avaient pas de justification économique. L’entreprise avait dû verser 29 millions d’euros d’indemnités. Suite à cette nouvelle décision de justice, les ex-salariés n’auront donc pas à rembourser la somme.

Saisir la cour de cassation permettait également à Continental de remettre en cause la notion de « co-emploi », particularité du droit français. « Il permet aujourd’hui dans le droit français de faire porter la responsabilité sociale de la fermeture d’une filiale et d’un licenciement collectif, à la société-mère qui en a pris la décision », résume Me Fiodor Rilov, avocat des ex-salariés, à l’AFP.

Sur ce point, la Cour de cassation n’a pas reconnu clairement la co-responsabilité de la maison mère dans les licenciements de sa filiale. L’affaire sera rejugée par la Cour d’appel de Douai.

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Complicité de crime de guerre » : des associations veulent interdire un salon immobilier israélien
Israël 17 novembre 2025 abonné·es

« Complicité de crime de guerre » : des associations veulent interdire un salon immobilier israélien

Dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur que Politis a pu consulter, quatre associations demandent l’interdiction de l’événement Icube, qui a proposé, lors de ses précédentes éditions, des biens dans des territoires illégalement occupés par Israël.
Par Pauline Migevant et Hugo Boursier
13-Novembre : « On a focalisé le procès sur la question de la religion »
Entretien 13 novembre 2025 abonné·es

13-Novembre : « On a focalisé le procès sur la question de la religion »

Les audiences avaient duré dix mois et réuni une centaine de parties civiles. En septembre 2021, vingt accusés comparaissaient devant la cour d’assises spéciale de Paris dans le procès des attentats du 13 novembre 2015. Maître de conférences en science politique, Antoine Mégie a mené, avec trois coautrices, une enquête au long cours sur le procès.
Par Olivier Doubre
Dans 56 journaux télévisés, moins de 3 minutes sur Gaza
Palestine 12 novembre 2025 abonné·es

Dans 56 journaux télévisés, moins de 3 minutes sur Gaza

Un mois après le « plan de paix » signé sous l’impulsion de Donald Trump, Benyamin Netanyahou a relancé les bombardements sur Gaza, en violation de l’accord. Depuis trois semaines, les médias français semblent passer sous silence la reprise de l’offensive israélienne.
Par Kamélia Ouaïssa
« À la Philharmonie de Paris, le public nous a littéralement lynchés »
Palestine 11 novembre 2025

« À la Philharmonie de Paris, le public nous a littéralement lynchés »

Jeudi 6 novembre, le collectif Palestine Action France a perturbé la tenue du concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie de Paris. Des militants se sont fait violemment frapper par des spectateurs. Pour la première fois, une participante prend la parole pour expliquer sa version des faits.
Par Pierre Jequier-Zalc