Alstom : Les vaines gesticulations du gouvernement

Alstom a annoncé son intention de transférer sa production de locomotives de Belfort à Reichshoffen.

Politis  • 14 septembre 2016 abonné·es
Alstom : Les vaines gesticulations du gouvernement
© Photo : THOMAS SAMSON / AFP

Le gouvernement a peu apprécié l’annonce par Alstom de son intention de transférer sa production de locomotives de Belfort à Reichshoffen (Bas-Rhin) d’ici à 2018. « La méthode employée par Alstom est inacceptable », a tonné Manuel Valls. La méthode… « Le président de la République nous a fixé un objectif, celui de faire en sorte qu’à Belfort les activités ferroviaires d’Alstom soient maintenues », a déclaré Michel Sapin à la sortie d’une réunion de crise à l’Élysée. L’usine de Belfort menacée de fermeture restera-t-elle un site de production « dans les mêmes proportions qui existent aujourd’hui », comme l’affirme le ministre des Transports, Alain Vidalies ? Sur ce point, son collègue de Bercy refuse de s’engager. Il a certes un « objectif », mais seulement l’obligation « de faire en sorte ».

Car cette annonce est embarrassante pour l’exécutif à l’approche de la présidentielle. L’État est actionnaire d’Alstom, mais ses 20 % du capital ne sont pas suffisants pour empêcher le constructeur ferroviaire, confronté à une pénurie de commandes, de fermer le site. François Hollande suggère donc en se tournant vers la SNCF et la RATP de lui « apporter des commandes ». Pas simple quand les règles européennes des marchés interdisent de favoriser une entreprise et que François Hollande rappelle qu’elles « doivent être respectées ». Le gouvernement, qui depuis deux ans n’ignorait pas le projet de fermeture de ce site et n’a rien fait pour l’éviter, semble aujourd’hui surtout préoccupé d’en retarder l’échéance pour convenance électorale…

Travail
Temps de lecture : 1 minute

Pour aller plus loin…

Pour en finir avec la centralité du travail
Travail 6 novembre 2025

Pour en finir avec la centralité du travail

Alors que le travail génère souvent de l’insatisfaction, en prise à des conditions toujours plus précaires, il reste présenté comme une valeur indépassable dans nos vies. Une centralité qui semble anachronique avec la catastrophe écologique, selon l’économiste Alain Coulombel.
Par Alain Coulombel
1995, l’année où le syndicalisme s’est réinventé
Syndicats 5 novembre 2025

1995, l’année où le syndicalisme s’est réinventé

Dans un contexte de fin des utopies politiques et de tournant social-libéral, le mouvement de 1995 catalyse une recomposition syndicale profonde. L’unité d’action, l’émergence de nouvelles organisations et le rôle central des assemblées générales en font le point de départ d’un renouveau syndical toujours inachevé.
Par Benoît Teste
Les grèves de 1995 en images
Portfolio 5 novembre 2025 abonné·es

Les grèves de 1995 en images

Retour en photo sur le mouvement social de 1995, où solidarité, ferveur et débrouille sont allés de pair.
Par Politis
Sophie Béroud : « 1995 est le dernier mouvement social avec manifestations massives et grèves reconductibles »
Entretien 5 novembre 2025 abonné·es

Sophie Béroud : « 1995 est le dernier mouvement social avec manifestations massives et grèves reconductibles »

Des millions de personnes dans les rues, un pays bloqué pendant plusieurs semaines, par des grèves massives et reconductibles : 1995 a été historique par plusieurs aspects. Trente ans après, la politiste et spécialiste du syndicalisme retrace ce qui a permis cette mobilisation et ses conséquences.
Par Pierre Jequier-Zalc