Benoît Hamon et Cécile Duflot unis dans l’adversité

L’ancien candidat du PS à la présidentielle est venu soutenir son ex-collègue écolo du gouvernement Ayrault sur sa circonscription. Les deux candidats s’affichent ensemble dans une opposition claire au gouvernement, esquissant un avenir partagé.

Nadia Sweeny  • 2 juin 2017
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Benoît Hamon et Cécile Duflot unis dans l’adversité
© Photo : Cécile Duflot et Benoît Hamon à l'université de rentrée du courant de ce dernier, le 5 octobre 2014, dans les Landes. Crédit n: GAIZKA IROZ / AFP.

Cela ressemble un peu à un mariage politique. À l’occasion d’un meeting de soutien à Cécile Duflot, ce jeudi 1er juin au soir, boulevard de Belleville, Benoît Hamon et la candidate écologiste se sont dit « oui » en présence d’une centaine de militants, dont de nombreux membres du Mouvement des jeunes socialistes (MJS). Face à l’adversité que traverse la gauche, ils seront donc unis.

Sur sa circonscription – la 6e de Paris –, la députée sortante est opposée à 25 candidats – un record partagé avec quelques autres circonscriptions parisiennes. « Je sais que je suis la femme à abattre », annonce-t-elle. D’autant que les plus redoutables pour Cécile Duflot sont issus de la gauche.

Pierre Person, ancien strauss-kahnien habitué des couloirs du PS, pour la République en marche (LREM) ; Danielle Simonnet pour la France insoumise, mais aussi Nawel Oumer, conseillère socialiste de Paris, adjointe au maire du XIe arrondissement, investie par les militants socialistes, mais qui devait se retirer au moment de l’accord Hamon-Jadot… Mais tout va à vau-l’eau au PS, plus personne ne respecte vraiment les consignes nationales.

Benoît Hamon lui même ne rate pas une occasion de s’en affranchir : « Pourquoi avons- nous mis deux genoux à terre ? », se demande-t-il en évoquant le quinquennat de François Hollande qui a, selon lui, trahi « la promesse de la social-démocratie » : loi travail, 49.3, et déchéance de nationalité… « Le cœur de cette famille politique s’est éteint », constate le candidat socialiste à la présidentielle qui propose, avec Cécile Duflot, de le ranimer et de « reconstruire la gauche » : l’esquisse d’une recomposition ? Ce n’est pas dit. Pour l’instant…

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