Qatar-Arabie saoudite : Toujours dans l’impasse

Politis  • 13 juin 2017
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Qatar-Arabie saoudite : Toujours dans l’impasse
Photo : Le ministre qatari des Affaires étrangères Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani lors d'une conférence de presse à Doha, Qatar le 8 juin. Crédit : Mohamed Farag / ANADOLU AGENCY

La crise qui a éclaté entre l’Arabie saoudite et le Qatar embarrasse une bonne partie de la communauté internationale, à commencer par la France et les États-Unis, qui sont en affaires avec les deux monarchies. Les États-Unis ont même une importante base aérienne au Qatar… D’où le début d’une activité diplomatique pour trouver une solution. Pour l’instant, en vain. Tout juste l’Arabie, les Émirats et Bahreïn, qui promettaient d’expulser sous quinze jours les Qataris résidents dans leurs pays, ont-ils admis que les familles mixtes échappent à l’expulsion.

Accusé de « soutenir des organisations terroristes » par l’Arabie, le Qatar est surtout coupable aux yeux de ses concurrents de soutenir les Frères musulmans et d’avoir conservé de bonnes relations avec l’Iran, ennemi juré de Riyad. C’est d’ailleurs l’Iran qui a volé au secours du Qatar en envoyant à Doha des tonnes de fruits et légumes pour briser le blocus.

Avec cette crise, l’Arabie saoudite mesure aussi son influence. Le Niger, le Sénégal et le Tchad ont déjà rappelé leurs ambassadeurs à Doha. Et la Mauritanie est allée plus loin en rompant ses relations avec le Qatar. Quant aux États-Unis, ils montrent l’incohérence de leur diplomatie : tandis que le secrétaire d’État Rex Tillerson appelait dans un souci d’apaisement le puissant vice-prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, Donald Trump en rajoutait, le 9 juin, exhortant le Qatar d’arrêter « immédiatement » de financer le « terrorisme ». Une accusation qui devrait valoir au moins autant pour l’Arabie saoudite.

Les échos
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