Détenu en Tunisie pour un baiser

Nessim Ouadi est incarcéré depuis le 30 septembre. Une pétition exige sa libération.

Jean-Claude Renard  • 13 octobre 2017
Partager :
Détenu en Tunisie pour un baiser

Possédant la double nationalité franco-algérienne, Nessim Ouadi, âgé de 33 ans et résidant à Marseille est incarcéré à la prison de Mornaguia, en Tunisie, depuis le 30 septembre. Motif de l’incarcération : « atteinte à la pudeur » (pour avoir échangé un baiser avec son amie dans sa voiture), « refus d’obtempérer à un ordre de la police » et « outrage à un fonctionnaire public pendant l’exercice de ses fonctions ». Il a écopé de quatre mois et demi de prison ferme et son amie tunisienne a été condamnée à trois mois. Durant les deux premiers jours, il ne lui a pas été permis « de contacter un proche ou un avocat pour l’informer de sa situation », explique son frère, Ouassila Ouadi, qui a lancé une pétition sur Change.org pour sa libération. _« Il en a été de même avec l’ambassade française et algérienne, complètement tenues à l’écart de cette affaire » (Nessim Ouadi est entré sur le territoire tunisien avec son passeport français).

« La seule et unique raison de la situation catastrophique dans laquelle tous les deux se trouvent, poursuit son frère, vient du fait que Nessim ait demandé l’immatriculation des policiers l’ayant arrêté afin de pouvoir en référer à son ambassade. C’est cette demande qui a provoqué l’ire des forces de l’ordre qui les ont immédiatement mis aux arrêts alors qu’ils allaient être relâchés. »

Pour l’heure, les ambassades se renvoient la balle, assurent ne rien pouvoir faire sur ce dossier. Les avocats de Nessim Ouadi ont fait appel.

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Droit international : quand règne la loi du plus fort
Monde 9 juillet 2025 abonné·es

Droit international : quand règne la loi du plus fort

Les principes du droit international restent inscrits dans les traités et les discours. Mais partout dans le monde, ils s’amenuisent face aux logiques de puissance, d’occupation et d’abandon.
Par Maxime Sirvins
Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face

Depuis les traités de Westphalie, le droit international s’est construit comme un champ en apparence neutre et universel. Pourtant, son histoire est marquée par des dynamiques de pouvoir, d’exclusion et d’instrumentalisation politique. Derrière le vernis juridique, le droit international a trop souvent servi les intérêts des puissants.
Par Pierre Jacquemain
La déroute du droit international
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

La déroute du droit international

L’ensemble des normes et des règles qui régissent les relations entre les pays constitue un important référent pour les peuples. Mais cela n’a jamais été la garantie d’une justice irréprochable, ni autre chose qu’un rapport de force, à l’image du virage tyrannique des États-Unis.
Par Denis Sieffert
Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »
Entretien 2 juillet 2025 abonné·es

Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »

L’intellectuel syrien est une figure de l’opposition au régime des Assad. Il a passé seize ans en prison sous Hafez Al-Assad et a pris part à la révolution en 2011. Il dresse un portrait sans concession des nouveaux hommes forts du gouvernement syrien et esquisse des pistes pour la Syrie de demain.
Par Hugo Lautissier