General Electric : Un trésor livré aux spéculateurs
Trois ans après le rachat de la branche énergie d’Alstom, General Electric supprime 345 emplois à Grenoble et semble vouloir sacrifier la très reconnue filière hydroélectrique française.
dans l’hebdo N° 1474 Acheter ce numéro

General Electric est-il en train de sacrifier un fleuron de l’industrie française, pièce maîtresse du développement des énergies renouvelables, au mépris de ses engagements ? C’est le constat amer qui se confirme de jour en jour aux yeux des salariés de l’usine de turbines hydroélectriques de Grenoble.
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Ce site séculaire niché au cœur des Alpes a vu naître l’industrie hydraulique et fournit aujourd’hui des turbines à des barrages du monde entier. Il a été racheté en 2014 par le géant américain General Electric (GE), avec la branche énergie d’Alstom. Déjà, ce dépeçage de l’industrie française dans un secteur aussi stratégique pour « l’indépendance énergétique » avait fait naître des inquiétudes jusqu’au sein du gouvernement socialiste. Car la branche énergie d’Alstom fabrique non seulement des turbines pour les barrages, mais également celles qui permettent aux éoliennes et aux centrales nucléaires de fonctionner. Au moment de l’achat, l’Américain s’engageait à ne pas délocaliser et à créer 1 000 emplois en France.
Il a fallu moins de trois ans pour qu’il s’assoie sur ses promesses et annonce, pour le site grenoblois, la destruction de 345 emplois sur près de 800, s’ajoutant à 590 suppressions de postes depuis 2016. La production est délocalisée en Inde, au Brésil, en Turquie, au Kenya et en Chine, où les coûts de production seraient trois à quatre moins élevés qu’en France.
La branche hydraulique de GE affiche rarement des bénéfices dépassant 6 à 8 %. L’activité est cyclique, à raison de