Climat : Cet ouragan qui va frapper
Canicules, fonte des glaciers, disparition des espèces… Les manifestations alarmantes du dérèglement climatique s’accumulent et les évolutions s’accélèrent.
dans l’hebdo N° 1476 Acheter ce numéro

Le mercure qui flirte avec les 35 °C fin septembre à Montréal, des incendies de forêt dans le sud de la France fin octobre, la sécheresse estivale la plus importante jamais enregistrée sur le pourtour euro-méditerranéen… Avec le progrès des modèles de prévisions numériques régionaux, les spécialistes se montrent dorénavant en mesure d’accuser le dérèglement climatique. Pour les chercheurs du Climate Central (États-Unis), il rend « au moins dix fois plus probable » l’occurrence de cette vague de chaleur, surnommée « Lucifer ». L’épisode aurait été très rare au début du XXe siècle, désormais, il reviendra peut-être tous les dix ans. Alors que la température moyenne de la planète n’a encore grimpé « que » de 1 °C depuis l’ère industrielle (1880), principalement à partir de 1980, la période 2001-2017 concentre, elle, seize des dix-sept années les plus chaudes jamais enregistrées.
Partout les signaux concordent. Les gigantesques feux de forêt qui ont ravagé le Portugal, l’Australie ou la Californie ? La chaleur et le cumul d’années sèches sont en cause. Par manque d’eau, la production vinicole 2017 sera la pire en Europe depuis 1945. Les rendements en blé stagnent depuis près de vingt ans pour la même raison. L’agriculture est déjà perturbée sous toutes les latitudes. Le Met Office