Le chaos est déjà en marche
Pour certaines populations, le réchauffement a déjà modifié les conditions de vie, entre adaptation, migrations et conflits.
dans l’hebdo N° 1476 Acheter ce numéro

En 2050, il pourrait y avoir 250 millions de réfugiés climatiques dans le monde, selon l’ONU. Cette plus grande migration de masse de l’histoire aurait des conséquences en cascades. Par exemple, des millions de réfugiés bangladais fuyant vers l’Inde voisine provoqueraient des épidémies, un conflit religieux, une pénurie chronique de nourriture et d’eau douce, ainsi qu’une exacerbation des tensions entre l’Inde et le Pakistan, tous deux détenteurs de l’arme nucléaire. Cette sombre prévision résulte d’une simulation effectuée par l’université de la Défense nationale à Washington. Les pays ne sont pas égaux devant les catastrophes, ni devant l’écho qui leur en est fait ni au regard de la solidarité internationale. Départs forcés, partage de ressources raréfiées, récupération par des groupes violents de populations affamées, politiques d’accueil dissuasives, voire sous les armes… Peut-on penser la crise climatique sans y associer le mot guerre ?
Bangladesh, modèle d’adaptation ?Avec 164 millions d’habitants parmi les plus pauvres du monde, le Bangladesh est l’un des pays les plus exposés au changement climatique. Cyclones, inondations, intrusions d’eau salée rongeant les terres et autres crues augmentent en fréquence et en gravité. Les populations qui vivent sur la côte sud et dans les zones inondables au nord-ouest sont les premières frappées. En effet, les deux tiers des terres culminent à moins de cinq mètres au-dessus du niveau de la mer. L’élévation des eaux