Front national : Retour vers le passé

Sous des changements cosmétiques, la refondation promise par Marine Le Pen marque en fait un retour à une ligne dure.

Michel Soudais  • 14 mars 2018 abonné·es
Front national : Retour vers le passé
© SYLVAIN LEFEVRE/AFP

Tout ça pour ça. À l’issue du XVIe congrès que le Front national a organisé le week-end dernier à Lille, on peine à voir ce que le parti lepéniste a de « nouveau ». C’était pourtant le mot d’ordre de la « grande refondation » engagée par Marine Le Pen depuis l’été : « En avant pour un nouveau Front. » Certes, le mouvement créé en 1972 par le groupuscule néo-fasciste Ordre nouveau, qui en avait confié les clés à Jean-Marie Le Pen, s’apprête à changer de nom. Le principe d’un tel changement a été approuvé, à 52 %, par les quelque 30 000 adhérents qui ont répondu à l’automne à une consultation postale en 80 questions portant sur leurs attentes, le programme et l’organisation du parti. Une « courte majorité » mise en doute par quelques cadres frontistes, qui pointent l’absence d’huissier lors du dépouillement, mais dont s’est prévalue Marine Le Pen pour proposer de rebaptiser son parti « Rassemblement national ». Une appellation, déjà utilisée par Jean-Marie Le Pen aux législatives et régionales de 1986 pour marquer l’ouverture de ses listes à des déçus de la droite, qui doit encore être confirmée par un vote des adhérents du FN dans au moins six semaines. Pour s’assurer un résultat positif, la présidente du FN a toutefois pris soin d’annoncer que son parti, même sous un nouveau nom, garderait son emblème historique, la flamme, calque du logo du parti néo-fasciste italien Mouvement social italien (MSI),

Envie de terminer cet article ? Nous vous l’offrons !

Il vous suffit de vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire :

Vous préférez nous soutenir directement ?
Déjà abonné ?
(mot de passe oublié ?)
Politique
Temps de lecture : 7 minutes

Pour aller plus loin…

Chez les Républicains, le spectre de la disparition
Droite • 21 mars 2023

Chez les Républicains, le spectre de la disparition

Une image de premier allié du gouvernement, un groupe parlementaire divisé et un parti fracturé… Les Républicains craignent désormais la dislocation de leur famille politique, à l’image de toutes les divergences de leurs lignes sur la réforme des retraites.
Par Lucas Sarafian
Après le 49.3, la Nupes peut-elle convertir la colère en adhésion ?
Politique • 21 mars 2023

Après le 49.3, la Nupes peut-elle convertir la colère en adhésion ?

Le passage en force du gouvernement sur la réforme des retraites a donné du carburant à la contestation sociale. Galvanisée par l’aveu de faiblesse du camp présidentiel, la coalition de gauche se tient prête à tous les scénarios dans les semaines à venir.
Par Jonathan Trullard
Quand Olivier Marleix (LR) prévenait :  « On ne sera pas complice d’une méthode trop brutale »
Retraites • 10 mars 2023

Quand Olivier Marleix (LR) prévenait : « On ne sera pas complice d’une méthode trop brutale »

Sous la pression d’un gouvernement qui dégaine tous les articles en sa possession pour accélérer le débat parlementaire et obtenir un vote sur la réforme des retraites avant dimanche, la droite, bien que visiblement en phase avec le contenu du texte, suivra-t-elle la méthode imposée par le gouvernement ?
Par Lily Chavance
Retraites : notre comptage qui révèle le comportement sexiste des députés dans l’hémicycle
Sexisme • 8 mars 2023

Retraites : notre comptage qui révèle le comportement sexiste des députés dans l’hémicycle

En plus des attaques sexistes subies par plusieurs députées de la Nupes lors des débats sur la réforme des retraites, le comptage des interruptions de parole que « Politis » a réalisé montre une attitude masculine excluante à l’égard des femmes.
Par Hugo Boursier