Geneviève Azam : « Il ne faut pas séparer la pensée et l’action »

L’urgence climatique et le besoin de rompre les « effets de sidération » doivent pousser les altermondialistes à repenser leur discours et leur mode d’action, estime Geneviève Azam.

Erwan Manac'h  • 30 mai 2018 abonné·es
Geneviève Azam : « Il ne faut pas séparer la pensée et l’action »
© photo : Manifestation contre les « énergies du passé » à l’appel de plusieurs organisations, à Paris, le 12 décembre 2017. Denis Meyer/AFP

Geneviève Azam, qui fut porte-parole d’Attac, reste une voix forte du mouvement altermondialiste, artisane infatigable de l’imbrication des revendications écologiques, sociales et économiques.

Quels sont les défis actuels pour Attac et le mouvement altermondialiste ?

Geneviève Azam : Nous faisons face à des défis souvent impensés, à la fois économiques, écologiques et sociaux. Notre urgence est donc d’arriver non pas à faire « converger » nos luttes comme une somme de mouvements fractionnés, mais de penser dans un même mouvement la possibilité d’un effondrement économique et financier, et d’un effondrement écologique et démocratique. À ne pas le faire, la complexité et la complémentarité des questions posées nous échappent. C’est un défi fondamental, qui passe par un renouvellement de notre récit, de nos récits. Le récit d’émancipation du XIXe siècle n’est pas à rejeter, mais il ne peut plus, seul, rendre compte de ce qui nous arrive et permettre un sursaut de conscience et de sensibilité.

La financiarisation de la société et l’accélération insensée du pillage de la Terre vont de pair. L’épuisement du modèle capitaliste et productiviste signe la fin de la croyance en la possibilité d’un « capitalisme à visage humain » tel que le voulait la social-démocratie, d’une réconciliation des lois de l’économie avec

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Société
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