Hôpital du Rouvray : « Le manque d’effectifs crée de la maltraitance »
Après presque trois mois de mobilisation et 18 jours de grève de la faim, les personnels du centre hospitalier de Rouvray ont obtenu la création de 30 postes supplémentaires. Reportage.
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Un véritable patchwork de banderoles recouvre le bâtiment de la direction psychiatrique du centre hospitalier (CH) du Rouvray, près de Rouen (Seine-Maritime). Les slogans de revendications et de soutiens multicolores se détachent dans la grisaille, ce 8 juin. Au centre de la façade, un immense drap annonce « Ici on crève. Leur réponse c’est : [un énorme doigt d’honneur est dessiné] »… Depuis le 1er juin, les agents du centre occupent les lieux. « Ici, on a faim de colère », clame une autre banderole, alors que le hall du bâtiment sert de lieu de repos à quatre grévistes de la faim. Sur les sept agents qui ont démarré ce mouvement le 21 mai, trois ont été hospitalisés. L’objectif de ce geste radical : obtenir la création de 52 postes et d’une unité d’hospitalisation pour les adolescents. Un carton indique 18, le nombre de jours qu’ils ont passés sans rien avaler.
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« Une grève de la faim, ça ne s’improvise pas », lance Barbara Grésil, une infirmière du centre qui exerce depuis vingt-sept ans. Elle prend un café avec des cheminots venus soutenir les grévistes du CH. Elle n’a pas dormi de la nuit pour veiller les grévistes. « Nous sommes deux la journée et trois la nuit, comme des nounous. On se relaie. » Il est bientôt 9 heures, elle va pouvoir passer la main à sa collègue qui arrive. Son visage, comme tous ici, est marqué par une grande fatigue. « J’ai l’impression de passer ma vie à l’hôpital ! Même quand je rentre, je lis tous les articles sur le sujet et, quand je dors, j’en rêve. » « Café ou cappuccino ? propose Éric. Hier il n’y en avait plus, alors me voici ! » Le jeune homme, qui souffre de troubles bipolaires, a été hospitalisé plusieurs fois au CH du Rouvray. « Les aides-soignants, les infirmiers, les psychologues… Tous ces gens se
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