Les politiciens américains addicts au big data
À la manière d’entreprises privées, les campagnes électorales aux États-Unis exploitent de grandes quantités de données personnelles pour mobiliser les électeurs.
dans l’hebdo N° 1507 Acheter ce numéro

Autrefois, les candidats à la présidentielle aux États-Unis dépendaient de sondages et de groupes témoins pour ressentir l’humeur au sein du vaste électorat de 250 millions de personnes et pour tester leurs idées. Les sondages existent toujours, bien sûr, mais les équipes de campagne ont une nouvelle drogue depuis quelques années : le big data, soit l’exploitation de grands volumes de données personnelles récoltées auprès de millions d’électeurs, souvent sans qu’ils le sachent.
La pratique est devenue monnaie courante, chez les démocrates comme chez les républicains. À la manière des grandes entreprises qui glanent des montagnes d’informations sur leurs clients à des fins commerciales, les équipes de campagne peuvent savoir beaucoup de choses sur les électeurs, de leur adresse à leur statut marital en passant par leurs lectures, les films qu’ils regardent ou les produits qu’ils achètent… L’objectif, pour les candidats et leur entourage, n’est pas de convaincre des électeurs ayant des idées différentes, mais bien d’identifier ceux qui sont susceptibles de voter pour eux le moment venu. « L’électorat américain est énorme et difficile à comprendre. L’idée qu’une campagne puisse capter les intérêts et les