Pollution de l’air : procès historique
Une citoyenne accuse l’État de n’avoir pas pris les mesures nécessaires pour limiter le pic de décembre 2016.
dans l’hebdo N° 1555 Acheter ce numéro

La lutte contre la pollution de l’air a eu un visage, celui de Clotilde Nonnez. Cette prof de yoga parisienne, en insuffisance respiratoire pendant les pics de pollution, a été l’une des premières à déposer une requête devant le tribunal administratif de Paris pour « carence fautive ». C’était le 7 juin 2017. Une date d’audience pourrait être fixée au mois de juin 2019.
« Nous considérons que les déboires médicaux subis par les victimes de la pollution sont le résultat de l’inaction des autorités administratives contre la pollution de l’air, qui cause chaque année 48 000 morts prématurées en France », avait expliqué Me François Lafforgue lors d’une conférence de presse. Avocat réputé dans la défense des victimes environnementales – amiante, AZF, Monsanto, « usine verte » à Montreuil –, il porte aujourd’hui plusieurs dossiers de victimes de la pollution de l’air devant les tribunaux avec l’appui des associations Respire et Écologie sans frontières.
Depuis le 28 mai, la lutte a aussi le visage de Farida. Plus exactement son nom, car cette autre victime de la pollution de l’air n’était pas présente au tribunal administratif de Montreuil pour la première audience publique de ce type en France. Atteinte de plusieurs affections respiratoires, cette femme de 52 ans, mère d’une