Viols de guerre : Le cri de résistance des survivantes

Longtemps considéré comme inévitable, le viol dans les conflits armés n’est pas un dommage collatéral, il est une arme de destruction massive. Aux quatre coins du monde, les victimes s’organisent.

Partager :
Viols de guerre : Le cri de résistance des survivantes
© photo : Zaina Niangoma, ici avec trois de ses enfants, a été violée en 2010 par des rebelles hutus au Rwanda.crédit : MARC HOFER/AFP

« Violer une femme, c’est la tuer en la laissant respirer », déclare la survivante congolaise Tatiana Mukanire. Du mythe du rapt des Sabines par les Romains aux « femmes de réconfort » de l’armée japonaise, guerre et violences sexuelles se confondent depuis des siècles. Longtemps considéré comme inévitable, le viol dans les conflits armés n’est pas un dommage collatéral, il est une arme de destruction massive. Et ceux qui l’emploient jouissent d’une impunité qui n’a que trop duré. « S’il n’y a pas de justice, il n’y a pas de solution pour les survivantes », déclarait en mars dernier Nadia Murad, victime du système d’esclavage sexuel de Daech. En 2018, l’attribution du prix Nobel de la paix à cette activiste yézidie ainsi qu’au gynécologue congolais Denis Mukwege soulignait une prise de conscience internationale. Le 30 octobre prochain marquera les 10 ans de la création d’un bureau spécial à l’ONU chargé de la violence sexuelle dans les conflits. Mais entre les paroles et les actes, le temps diplomatique et politique est long. Les survivantes, elles, ne veulent plus attendre. Aux quatre coins du monde, elles élèvent leurs voix et s’organisent. Pour qu’à l’horreur ne succède plus le silence coupable des sociétés.

Monde
Publié dans le dossier
Viol de guerre : Le crime parfait
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Aux États-Unis, « une esthétique de la peur au cœur de la médiatisation des expulsions »
Donald Trump 20 octobre 2025 abonné·es

Aux États-Unis, « une esthétique de la peur au cœur de la médiatisation des expulsions »

Chercheur spécialiste des expulsions forcées, WIlliam Walters décrypte la façon dont l’administration Trump organise sa politique migratoire. Il explique également comment la communication autour de ces pratiques violentes est présentée comme un « spectacle » pour le public américain.
Par Pauline Migevant
Comment Trump et les Gafam empêchent la résistance contre les expulsions forcées
Expulsion 20 octobre 2025 abonné·es

Comment Trump et les Gafam empêchent la résistance contre les expulsions forcées

L’application ICEBlock, qui permettait d’anticiper les raids des forces spéciales anti-immigration, a été fermée par Apple, en accord avec Donald Trump. Politis donne la parole à son développeur, en colère contre la trahison du géant américain.
Par Sarah Laurent
Budget record pour l’ICE : Trump déploie sa machine anti-immigration
Décryptage 20 octobre 2025

Budget record pour l’ICE : Trump déploie sa machine anti-immigration

Avec plus de 120 milliards de dollars prévus d’ici à 2029, l’agence de l’immigration américaine connaît une expansion sans précédent. Centres de détention, recrutements massifs et expulsions à la chaîne deviennent les piliers du programme Trump.
Par Maxime Sirvins
Gen Z : l’internationale contestataire
Monde 17 octobre 2025 abonné·es

Gen Z : l’internationale contestataire

Comme en 1968, une jeunesse mondiale se lève à nouveau, connectée, inventive et révoltée. De Rabat à Katmandou, de Lima à Manille, la « Gen Z » exprime sa colère contre la corruption, les inégalités et la destruction de l’environnement.
Par Olivier Doubre