Le meilleur du documentaire mondial

Notre Voyage autour de nos chambres #28 propose une plongée éclectique dans la programmation du festival du documentaire Visions du réel, en Suisse, pour la première fois présenté en ligne et en accès libre.

Jean-Claude Renard  • 18 avril 2020
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Le meilleur du documentaire mondial
© PHOTO : Hector Babenco en 2015 (TIAGO QUEIROZ / ESTADAO CONTEUDO / Agência Estado via AFP)

Un regard sur le travail d’Hector Babenco, l’un des grands réalisateurs brésiliens (disparu en 2016), signé Barbara Paz. Connu grâce au succès de Pixote, la loi du plus faible, et peut-être plus encore avec Le Baiser de la femme araignée, Babenco se livre sans fard dans ce portrait. Et pour cause : « J’ai déjà vécu ma mort, et il ne me reste qu’à en faire un film. » Avec Le Grand Viveur, Perla Sardella réanime la mémoire de Mario Lorenzini, cinéaste qui a laissé derrière lui une œuvre plutôt secrète, en super 8. Dans Prière pour une mitaine perdue, de Jean-François Lesage, des gens patientent et se succèdent au sein d’un bureau des objets trouvés des transports. Tous ont égaré quelque chose qui, après réflexion, devient le symbole d’une perte plus profonde.

51e édition

Ce sont là quelques documentaires présentés au festival Visions du réel à Nyon, en Suisse. Traditionnellement tenu en avril, le festival, annulé, ouvre néanmoins une large partie de sa sélection au grand public, en accès libre, pour sa 51e édition. Et pas des moindres films, sachant que Nyon est l’un des festivals les plus exigeants dans le documentaire.

Cette nouvelle édition, particulière donc, propose notamment, dans la sélection « Latitudes », dix films soulignant la richesse d’un genre. En cinéma direct, ou ayant recours à l’animation, aux archives, ou images volées de quotidien(s), dans les marges ou en pleine lumière. En témoigne Traverser, de Joël Richmond Mathieu Akafou, cadrant un jeune Ivoirien, qui a quitté sa terre natale pour l’Italie en traversant la Méditerranée. Un film percutant sur les espoirs des jeunes Africains. Ou encore State Funeral, de Sergei Loznitsa, revenant sur les funérailles de Staline, point culminant du culte de la personnalité, puisant dans les images d’archives, livrées comme une symphonie, mettant à nu le régime de la terreur.

Coup de projo sur Petra Costa

Également au programme, un focus sur le travail de Petra Costa où les champs politique et personnel de la réalisatrice brésilienne sont intimement liés. Son premier court-métrage, Undertow Eyes (2009), explorait les souvenirs et les histoires de ses grands-parents. Elena (2012), son premier long-métrage, livrait une création hybride entre documentaire, journal intime et rêverie fiévreuse. Olmo et la Mouette (2015) se voulait une plongée captivante dans les méandres de la pensée d’une jeune actrice lors de sa grossesse. Son dernier film, The Edge of Democracy (2019), constitue un nouveau volet dans lequel le parcours de la réalisatrice se confronte à l’histoire mouvementée de son pays. Tout le dynamisme d’un festival de haute volée.

Visions du réel, Festival international de cinéma de Nyon, en accès libre jusqu’au 2 mai.


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Musique
Temps de lecture : 3 minutes
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